L’ex-ministre Yvon Picotte est décédé
L’ex-ministre libéral et importante figure politique de la Mauricie Yvon Picotte est décédé mercredi, à l’âge de 82 ans, à son domicile de Louiseville.
M. Picotte souffrait d’un cancer de l’œsophage depuis six mois.
Il a rendu l’âme paisiblement entourée des siens, mercredi en après-midi.
«Le vent était prêt à me transporter pour mon dernier voyage», at-il écrit dans un ultime message publié sur un réseau social, en adressant ses remerciements à ceux qui lui avaient témoigné leur amour dans les derniers mois.
Enseignant, puis directeur d’école, il est élu député libéral dans Maskinongé en 1973. Il résista à la vague péquiste de René Lévesque en 1976, et fut réélu également en 1981, 1985 et 1989.
Il devient ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche sous le gouvernement de Robert Bourassa en 1985. Il fut ensuite ministre notamment du Tourisme, des Affaires municipales, puis de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.
M. Picotte n’a pas sollicité de nouveau mandat à l’élection de 1994, après avoir représenté ses concitoyens à l’Assemblée nationale pendant 21 ans.
Il a ensuite poursuivi son parcours politique en tant que président de l’Action démocratique du Québec de 2004 à 2006.
Puis, en 2020, il avait donné son appui à la candidate à la chefferie du PLQ Dominique Anglade.
Le chef intérimaire du PLQ, Marc Tanguay, a témoigné sa tristesse, soulignant que «M. Picotte a toujours été un ardent défenseur de nos régions et de nos producteurs québécois», en plus de saluer sa grande implication chez lui en Mauricie, même après avoir quitté la vie politique.
Marc Tanguay reconnaît qu’Yvon Picotte, personnage fort de l’histoire du Parti libéral du Québec, était un fier nationaliste, qui a laissé sa marque.
«Tout en étant Québécois d’abord, on est capable de faire avancer la fédération canadienne. Et lui il n’avait pas peur, avec son franc-parler, quand il avait un message à passer, il ne passait pas par quatre chemins. C’est important d’avoir des gens comme ça qui sont là pour faire passer le message qu’il faut défendre d’abord le Québec, ça aurait fait partie de l’héritage qu’il nous a laissé», a indiqué M. Tanguay, en entrevue avec notre Bureau parlementaire.
Pour sa part, le maire coloré de Louiseville connaît Yvon Picotte depuis près de 50 ans.
«C’était l’ami de tout le monde. J’ai mis le drapeau de la municipalité en berne et j’ai pris un bon scotch avec un cigare, même si lui ne buvait plus !» a mentionné le maire Yvon Deshaies.
L’individu qu’il a côtoyé n’a jamais changé malgré les fonctions importantes occupées au cours de sa carrière. Jamais un titre ne lui a monté à la tête, explique-t-il.
«C’était un bon personnage. Simple, toujours proche des gens, impliqué à l’église, il s’est occupé des gens avec des problèmes d’alcool et il le faisait encore. Les gens l’aimaient.» En 1993, M. Picotte avait d’ailleurs écrit Se transformer pour transformer le Québecun ouvrage dans lequel il racontait ouvertement son combat contre l’alcoolisme.
M. Picotte a arrêté ses activités il ya quelques mois à peine en raison de la maladie. Louiseville va maintenant réfléchir à une façon d’honorer sa mémoire.
«Il a beaucoup aidé de monde dans sa vie. Je lui ai parlé il ya 15 jours parce que c’était la fin. Je lui ai dit merci et que je l’aime. On s’est quitté comme ça», a ajouté Yvon Deshaies.
Sur Facebook, le candidat pressenti à la chefferie du Parti libéral du Québec, Denis Coderre, avait récemment fait valoir qu’«Yvon fut avec M. Jean Garon, ancien ministre et maire de Lévis, parmi les meilleurs ministres et politiciens québécois, notamment en matière de champions des régions et du dossier agricole, que le Québec n’ait jamais produits».
« Il était parmi les vrais politiciens de terrain, ceux qui sont imbattables dans leur région » a également commenté Mario Dumont.
Yvon Picotte, 1941-2024
– Natif de Louiseville
– Bachelier en pédagogie de l’Université du Québec à Trois-Rivières
– Professeur à l’École secondaire Saint-Louis à Louiseville de 1966 à 1970
– Directeur de l’éducation aux adultes à la Polyvalente de Louiseville en 1970 et en 1971, puis à l’École Sainte-Ursule à Trois-Rivières, de 1971 à 1973
– Président régional du Parti libéral de 1971 à 1973
– Défait sous la bannière libérale dans Maskinongé en 1970, il est élu en 1973
– En 1976, il est un des seuls à résister à la vague péquiste de René Lévesque. Il est réélu en 1981, 1985 et 1989
– Dans le cabinet de Robert Bourassa, il fut ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, du Tourisme, des Affaires municipales, de l’Agriculture et de l’Alimentation
– Sous Daniel Johnson fils, il fut ministre délégué aux Affaires régionales jusqu’en 1994, où il ne s’est pas représenté
– Président de l’Action démocratique du Québec de 2004 à 2006
– Il était jusqu’à récemment directeur général du pavillon du Nouveau Point de vue, une maison de désintoxication
– Avec la collaboration de Marc-André Gagnon et Jean-François Racine