Les points à retenir de l’interview de l’AP : le pape dénonce l’expansion de l’utilisation des armes à feu
CITÉ DU VATICAN (AP) – Le pape François a déploré que l’utilisation d’armes à feu par les civils pour se défendre devienne une « habitude ».
Dans une interview exclusive mardi avec l’Associated Press, le pontife, qui a fréquemment critiqué l’industrie de l’armement, a été interrogé sur le grand nombre d’armes entre les mains de civils et les massacres fréquents aux États-Unis. Francis s’est dit préoccupé par la façon dont le recours aux armes à feu est devenu une « habitude ».
« Je dis que quand il faut se défendre, il ne reste plus qu’à avoir les éléments pour se défendre. Une autre chose est de savoir comment ce besoin de se défendre s’allonge, s’allonge et devient une habitude », a déclaré Francis. « Au lieu de faire l’effort de nous aider à vivre, nous faisons l’effort de nous aider à tuer. »
François a dénoncé l’industrie de l’armement comme un trafic de mort. Francis a dit qu’il voulait attirer l’attention sur le problème en disant : « S’il vous plaît, disons quelque chose qui arrêtera cela ».
L’AP a posé la question sur la prolifération des armes à feu parmi les civils après que ces derniers jours ont vu plusieurs fusillades, notamment en Californie.
Voici quelques autres points clés de l’interview.
SUR ‘PATIENCE’ AVEC LA CHINE
En disant « nous devons marcher patiemment en Chine », le pape François considère la poursuite du dialogue avec Pékin comme le principe directeur de ses efforts pour protéger son troupeau, qui est une petite minorité dans la nation asiatique.
L’AP a demandé ce qui allait suivre dans les ouvertures diplomatiques entre les pays.
« Nous prenons des mesures », a répondu Francis. « Chaque cas (de nomination d’un évêque) est examiné avec une loupe. » Le pontife a ajouté que « c’est le principal, le dialogue ne se brise pas ».
Quant aux autorités chinoises, « parfois elles sont un peu fermées, parfois non », a déclaré Francis.
Le pape a esquivé une question sur la manière dont les relations du Vatican avec Taïwan affectent le dialogue. Le Saint-Siège est l’un des rares États à maintenir des liens formels avec Taiwan au lieu de la Chine.
François a été critiqué par des factions plus conservatrices de l’Église catholique pour un accord de 2018 avec Pékin sur la nomination d’évêques en Chine, étant donné que les autorités communistes de ce pays ont parfois emprisonné des prêtres. Parmi ses critiques les plus sévères figure le cardinal Joseph Zen, évêque émérite de Hong Kong.
Dans l’interview, Francis a qualifié Zen, qui a 91 ans, de « vieil homme charmant » et d’une « âme tendre ». Il a raconté comment, lorsque le cardinal est venu à Rome ce mois-ci pour les funérailles du pape Benoît XVI, le pontife l’a invité à l’hôtel du Vatican où François vit. Devant le bureau privé du pape se trouve une statue représentant Notre-Dame de Sheshan. François a dit que lorsque le cardinal l’a vu, « il s’est mis à pleurer, comme un enfant ».
Zen a été arrêté l’année dernière après s’être heurté aux autorités de Hong Kong pour sa participation à un mouvement démocratique désormais réduit au silence.
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SUR L’HOMOSEXUALITÉ
Le pape François a intensifié sa critique de la discrimination contre les membres de la communauté LGBTQ. Il a qualifié les lois criminalisant les homosexuels d’injustes mais a réitéré l’enseignement de l’Église catholique selon lequel l’activité homosexuelle est un péché.
« Être homosexuel n’est pas un crime. Ce n’est pas un crime. Oui, c’est un péché. Eh bien, oui, mais faisons d’abord la distinction entre le péché et le crime », a-t-il dit.
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SUR LA SANTÉ PAPALE ET LA RETRAITE
Le pontife de 86 ans a été invité à évaluer son état de santé.
« Je suis en bonne santé. Pour mon âge, je suis normal. Je pourrais mourir demain, mais je suis sous contrôle. Je demande toujours la grâce que le Seigneur me donnera le sens de l’humour », a-t-il déclaré.
Son prédécesseur, le pape Benoît XVI, a été le premier pontife en 600 ans à démissionner. Après la mort de Benoît, François a également été interrogé sur la nécessité de règles pour toute future retraite.
« Après un peu plus d’expérience … alors cela pourrait être plus régularisé ou réglementé », a-t-il déclaré. « Mais pour le moment, ça ne m’est pas venu à l’esprit. »
The Associated Press