Les personnes âgées se voient de plus en plus prescrire des médicaments nocifs et inappropriés : étude
Selon les résultats d’une nouvelle recherche étude Publiée dans le Journal of American Geriatrics Society, la prescription de médicaments potentiellement inappropriés et nocifs par les professionnels de la santé aux personnes âgées est en hausse au Canada. Plus précisément, l’étude, qui a nécessité une collaboration multinationale et a été menée à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM), a examiné la prescription de médicaments potentiellement inappropriés (MPI) chez les personnes âgées et a déterminé qu’elle demeure très courante.
De plus, l’étude a également évalué les coûts et les tendances en matière de prescription de médicaments à base de protéases pour les personnes âgées de 65 ans et plus au Canada, sur la période de 2013 à 2021, en se fondant sur les données du Système national d’information sur l’utilisation des médicaments sur ordonnance. Les résultats de l’étude ont montré que le taux d’exposition trimestriel aux médicaments à base de protéases pour 10 000 personnes âgées a augmenté de 83,7 % pour les gabapentinoïdes, de 6,5 % pour les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) et de 5,4 % pour les antipsychotiques.
« Notre étude démontre qu’il est nécessaire de mettre en place des stratégies ciblées pour réduire les problèmes liés à la surprescription de médicaments et à la prescription de PIM chez les personnes âgées. Elle suggère également que les différences entre les sexes et les genres dans les taux de prescription de PIM devraient être étudiées dans le cadre d’études futures », a déclaré le Dr Jean-François Huon, pharmacien et chercheur au CUSM et au CHU de Nantes et membre du CADeN.
« Malgré les recommandations de nombreuses sociétés médicales d’éviter les médicaments potentiellement inappropriés et les diverses initiatives visant à sensibiliser le public et les médecins à leurs dangers, les MIP demeurent un problème majeur partout dans le monde, y compris au Canada », a déclaré l’auteure principale de l’étude, la Dre Emily McDonald, scientifique au sein du Programme sur les maladies infectieuses et l’immunité en santé mondiale à l’IR-CUSM et directrice du Réseau canadien sur la pertinence et la déprescription des médicaments (RCPAD). « En effet, malgré les risques et les effets nocifs qui y sont associés, 42 % des personnes de plus de 65 ans au Canada ont pris au moins un MIP en 2021. Notre étude dresse un portrait détaillé de la situation, en vue d’orienter les actions nécessaires pour réduire leur utilisation. »
Bien que l’utilisation de dispositifs médicaux d’urgence ne soit pas toujours inutile, elle peut augmenter le risque d’événements indésirables, notamment les chutes, les fractures, les troubles cognitifs et la mort. De plus, leur utilisation met à rude épreuve le système de santé, contribuant à une augmentation des visites aux urgences et des hospitalisations.