Les JO de Paris réduisent la nouvelle tour de surf à Tahiti
LE PECQ, France — Les organisateurs des Jeux olympiques de Paris de l’année prochaine réduisent la tour métallique qu’ils envisagent de construire pour les juges et les caméras de télévision sur le site de surf parfait à Tahiti. Ils cèdent aux inquiétudes sur l’île de Polynésie française concernant les dommages causés à la vie marine et à sa majestueuse vague Teahupo’o.
La tour sera toujours érigée en mer avec de l’aluminium mais sera plus petite, plus légère, accueillera moins de personnes et nécessitera un forage moins profond que prévu initialement, ont annoncé les organisateurs des jeux vendredi soir.
Les critiques sur l’île ont exprimé leurs craintes pour les récifs coralliens, les poissons et autres formes de vie aquatique lorsque les fondations de la tour sont creusées dans le fond marin et montées sur du béton. Les insulaires ont fait pression pour que les Jeux olympiques utilisent une tour en bois sur les fondations existantes qui sert depuis longtemps de cadre aux compétitions de surf à Teahupo’o. Ils ont récolté plus de 160 000 signatures grâce à une pétition en ligne.
Le surfeur tahitien Matahi Drollet fait partie des opposants à la tour métallique. Les vidéos critiques de ses projets qu’il a publiées sur Instagram comptent plusieurs dizaines de milliers de likes. Les habitants de l’île, certains portant des planches de surf, ont également manifesté le mois dernier.
« L’océan et le lagon sont l’endroit le plus précieux que nous ayons ici. C’est de là que nous obtenons notre nourriture, où nous jouons, où… nous passons la plupart de notre temps et où nous avons la vague la plus parfaite au monde », a déclaré Drollet dans un article d’octobre. “C’est un héritage de nos ancêtres que nous devons préserver.”
En annonçant vendredi des plans révisés pour ce qu’ils appellent « une tour plus mince et plus petite », les organisateurs olympiques ont déclaré que l’ancienne tour en bois utilisée auparavant pour juger les compétitions de surf sur la vague de Teahupo’o ne pouvait pas être certifiée pour des raisons de sécurité pour les Jeux olympiques.
Le temps et l’érosion océanique ont affaibli et corrodé les fondations de la tour et elle “doit être remplacée si Teahupo’o veut continuer à organiser des épreuves de surf, que ce soit pour les Jeux Olympiques ou toute autre compétition”, indiquent les organisateurs dans un communiqué.
La superficie de la nouvelle tour en aluminium sera désormais réduite d’un quart, pour lui donner la même taille que celle en bois – 150 mètres carrés (1 615 pieds carrés) – qui était autrefois érigée puis démontée pour les compétitions, ont indiqué les organisateurs. Il pourra accueillir entre 25 et 30 personnes pendant les Jeux olympiques, contre 40 initialement prévues. Ils bénéficieront de toilettes sèches au lieu de toilettes à chasse d’eau qui devaient initialement être reliées au système d’égouts de l’île via une canalisation d’eaux usées aujourd’hui abandonnée.
Le poids de la tour sera également réduit de 14 à 9 tonnes, également identique à celui de la tour en bois. Les fondations ne devront donc pas être creusées aussi profondément, ont indiqué les organisateurs.
“La nouvelle tour, moins imposante et réduite en taille et en poids, installée sur de nouvelles fondations permanentes, est la solution qui assurera la longévité de la tour et garantira que les futurs événements sportifs pourront avoir lieu à Teahupo’o”, indique le communiqué.