WASHINGTON – L’administration Trump a imposé des sanctions lundi à sept Ukrainiens – dont deux qui ont aidé l’avocat personnel du président Trump Rudolph W. Giuliani – pour avoir fait partie de ce qu’elle a appelé «un réseau d’influence étrangère lié à la Russie» qui a diffusé des «allégations frauduleuses et non fondées» à propos du président élu Joseph R. Biden Jr.au cours de la campagne 2020.
M. Giuliani s’est appuyé sur deux des Ukrainiens qui ont été pénalisés – Andrii Telizhenko et Kostiantyn H. Kulyk – alors qu’il cherchait à recueillir des informations préjudiciables et à forcer les enquêtes gouvernementales sur M. Biden et son fils, Hunter Biden, liés à l’Ukraine. Cet effort, qui avait le soutien du président, a conduit à la destitution de M. Trump en 2019 par la Chambre des représentants.
Les sanctions annoncées lundi découlent du travail des Ukrainiens avec Andriy Derkach, membre du Parlement ukrainien, qui a été la cible de sanctions par le département du Trésor l’année dernière et a été accusé d’être un agent russe et de répandre de la désinformation sur M. Biden. M. Derkach avait rencontré M. Giuliani en 2019.
Les Ukrainiens sanctionnés lundi ont été accusés dans un déclaration publié par le département du Trésor pour avoir aidé M. Derkach à «répandre des allégations trompeuses et non fondées selon lesquelles des responsables américains actuels et anciens se livraient à la corruption, au blanchiment d’argent et à une influence politique illégale en Ukraine.
Les cibles des sanctions comprenaient également quatre sociétés de médias qui, selon le département du Trésor, étaient affiliées à M. Derkach et impliquées dans ses efforts pour répandre la désinformation.
Les sanctions sont les dernières d’une série d’étapes pris par le département du Trésor au cours des dernières années pour punir des personnes et des groupes qu’il accusait d’être impliqués dans une ingérence électorale liée à la Russie, alors même que M. Trump, un bénéficiaire prévu de l’ingérence, a continué à minimiser le rôle de la Russie.
« Les campagnes de désinformation russes ciblant les citoyens américains sont une menace pour notre démocratie », a déclaré Steven T. Mnuchin, le secrétaire au Trésor, dans le communiqué. «Les États-Unis continueront de défendre de manière agressive l’intégrité de nos systèmes et processus électoraux.»
M. Kulyk avait travaillé dans le bureau du procureur national ukrainien, où il avait aidé à mener une enquête sur un oligarque ukrainien qui possédait une société gazière qui avait payé Hunter Biden en tant que membre du conseil d’administration lorsque son père était vice-président et supervise les relations américaines avec Ukraine. M. Kulyk a discuté du sujet avec M. Giuliani, qui poussait le gouvernement ukrainien à annoncer une enquête sur les Bidens pour nuire à la campagne présidentielle de l’ancien vice-président.
M. Kulyk, qui a depuis été limogé du bureau des procureurs, a été accusé lundi par le département du Trésor d’avoir formé «une alliance avec Derkach pour répandre de fausses accusations de corruption internationale».
M. Telizhenko, consultant politique et ancien responsable de l’ambassade d’Ukraine à Washington, a fourni des informations aux républicains du Sénat pour un rapport sur le travail des Bidens en Ukraine, qui a été publié des semaines avant le jour du scrutin dans un effort apparent pour nuire à la campagne Biden. Le rapport n’a trouvé aucune preuve d’influence ou d’actes répréhensibles de la part de l’ancien vice-président.
M. Telizhenko a aidé M. Giuliani pendant la campagne de 2020, en organisant des réunions avec des Ukrainiens prétendant avoir des informations préjudiciables sur les Bidens. M. Telizhenko a aidé à planifier un voyage pour M. Giuliani à Kiev, la capitale ukrainienne, en décembre 2019, au cours duquel M. Giuliani a rencontré M. Derkach et a enregistré des entretiens avec lui et d’autres qui ont été diffusés sur le podcast de M. Giuliani et une émission spéciale sur la chaîne câblée pro-Trump One America News Network.
Le département du Trésor a semblé faire allusion à ce voyage en expliquant ses sanctions contre M. Telizhenko, notant dans sa déclaration qu’il «avait orchestré des réunions entre Derkach et des Américains pour aider à propager de fausses allégations concernant la corruption en Ukraine». Le communiqué ne nommait pas explicitement M. Giuliani ou les Bidens, mais il affirmait que les Ukrainiens sanctionnés «avaient tiré parti des médias américains, des plateformes de médias sociaux basées aux États-Unis et des personnalités américaines influentes» dans leurs efforts pour répandre des allégations dommageables.
M. Giuliani n’a pas répondu à une demande de commentaires lundi.
Après l’annonce des sanctions contre M. Derkach en septembre, M. Giuliani a déclaré dans une interview qu’il «n’avait pas fait beaucoup d’enquête» sur M. Derkach mais qu’il n’avait «aucune raison de croire qu’il était un agent russe».
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