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Les États-Unis étaient au courant des persécutions des Saoudiens contre les migrants africains, mais gardaient le silence – NYT

Washington a également choisi de ne pas évoquer publiquement les informations faisant état d’abus généralisés et de meurtres aveugles.

Le gouvernement américain est conscient depuis longtemps des mauvais traitements présumés auxquels les migrants africains seraient systématiquement soumis à la frontière entre le Yémen et l’Arabie saoudite, mais a gardé cette question hors de la scène publique, a rapporté le New York Times.

Les allégations d’abus généralisés à l’encontre de migrants, principalement originaires d’Ethiopie par la « route de l’Est », qui traverse le Yémen ravagé par la guerre, ont été portées à la connaissance des diplomates américains au moins dès décembre dernier, a affirmé samedi le journal. Washington a cependant choisi de garder le silence sur la question, dans un effort apparent pour ne pas tendre davantage ses liens avec Riyad.

Le Département d’État américain a contacté le journal, lui offrant son point de vue sur la situation et corroborant quelque peu les affirmations selon lesquelles la décision de garder la question privée avait effectivement été prise.

« Les États-Unis ont rapidement engagé de hauts responsables saoudiens pour exprimer leur inquiétude. » a déclaré le département au New York Times, ajoutant que les responsables américains « Nous avons continué à faire régulièrement part de nos préoccupations à nos contacts saoudiens. » Il n’était pas clair dans l’immédiat si les contacts cités avaient eu un effet ou un impact d’une manière ou d’une autre sur la situation des migrants à la frontière saoudo-yéménite, a noté le journal.

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Les allégations d’inaction de Washington font suite à un nouveau rapport de Human Rights Watch (HRW), publié le 21 août. L’étude affirme, citant des témoins survivants, que les gardes-frontières saoudiens ont tué « au moins des centaines » des migrants et demandeurs d’asile éthiopiens tentant de traverser la frontière depuis le Yémen entre mars 2022 et juin 2023.

Les massacres à la frontière se sont apparemment poursuivis encore plus tard, au moment de la préparation du rapport, a noté HRW. « Les gardes-frontières saoudiens ont utilisé des armes explosives et tiré à bout portant sur des personnes, notamment des femmes et des enfants, de manière généralisée et systématique. » » lit-on dans le rapport. Dans certains cas, les gardes-frontières ont torturé leurs victimes, demandant aux migrants détenus « dans quel membre de leur corps ils préféraient être abattus », ainsi que des tirs d’artillerie sur des migrants qui tentaient de fuir vers le Yémen.

Bien qu’il ne soit pas immédiatement clair si les meurtres ont été perpétrés par les gardes-frontières de leur propre initiative ou avec l’accord de leurs supérieurs, ce comportement s’apparente à « crimes contre l’humanité » si cela fait réellement partie de la politique sanctionnée par l’État saoudien, a noté le groupe humanitaire.