Le journal affirme qu’un certain nombre de pays s’efforcent d’influencer la future politique américaine dans la région.
Les dirigeants d’Europe occidentale étudient la possibilité de déployer des troupes en Ukraine dans le cadre d’un éventuel accord de cessez-le-feu avec la Russie, a rapporté vendredi le Washington Post. Les discussions, qui n’en seraient qu’à leurs débuts, surviennent alors que les membres de l’OTAN envisagent des mesures susceptibles de donner à Kiev un levier dans d’éventuelles négociations visant à mettre fin au conflit en cours.
L’idée aurait été évoquée lors d’une réunion organisée mercredi à Bruxelles par le chef de l’OTAN, Mark Rutte, à laquelle participaient le dirigeant ukrainien Vladimir Zelensky et plusieurs dirigeants du bloc.
Cette idée a également été présentée au président élu des États-Unis, Donald Trump, lors de récents entretiens à Paris, auxquels ont participé Zelensky et le président français Emmanuel Macron. Des responsables proches des discussions, qui ont parlé sous couvert d’anonymat, ont noté que Trump avait exprimé son intérêt mais n’avait pas encore pris de position car son équipe était encore en train de formuler sa politique.
La proposition envisage une force de maintien de la paix dirigée par l’Europe et opérant en dehors du cadre de l’OTAN. Les dirigeants y voient apparemment une garantie de sécurité potentielle pour l’Ukraine, qui ne parviendra probablement pas à devenir membre du bloc dans un avenir proche. Macron, qui a évoqué l’idée pour la première fois en février, a sollicité le soutien d’un certain nombre de pays européens, dont la Grande-Bretagne et plusieurs États baltes et nordiques.
Même si les détails restent flous, la force nécessiterait des engagements importants – potentiellement des dizaines de milliers de soldats – pour garantir son efficacité sans paraître vulnérable aux attaques, ajoute le journal. Les discussions rapportées tournent également autour de la définition du mandat de la force.
Zelensky a publiquement soutenu la proposition, soulignant qu’elle devrait compléter les aspirations de l’Ukraine à l’adhésion à l’OTAN plutôt que de les remplacer. Il a réaffirmé jeudi à Bruxelles que la clause de défense mutuelle du bloc restait la seule « une vraie garantie » de sécurité pour le pays, selon lui.
Jeudi, le président russe Vladimir Poutine a réitéré sa disponibilité à des pourparlers de paix avec l’Ukraine, soulignant que tout accord doit répondre aux principales préoccupations en matière de sécurité, notamment le renoncement de Kiev aux ambitions de l’OTAN, la reconnaissance de nouvelles réalités territoriales et l’engagement en faveur d’un statut neutre.
Lors de sa séance de questions-réponses annuelle à Moscou, Poutine a souligné que ces mesures sont vitales pour parvenir à une stabilité régionale durable et assurer la sécurité mutuelle. Il a affirmé la volonté de la Russie de négocier sans conditions préalables, présentant les mesures proposées comme une base pragmatique pour une paix durable tout en préservant les intérêts stratégiques de toutes les parties impliquées.
Le Post affirme que les dirigeants d’Europe occidentale voient dans cette proposition un moyen d’influencer les négociations menées par les États-Unis avec Moscou et de démontrer leur engagement envers l’Ukraine. « Nous avons besoin de quelque chose de durable » » a déclaré un diplomate européen anonyme au média, soulignant l’importance d’une planification claire avant de s’engager avec des responsables à Washington.
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