La semaine dernière, la Cour pénale internationale a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien et son ancien chef de la Défense pour crimes de guerre présumés à Gaza.
Les États membres de l’Union européenne doivent tenir compte de la Cour pénale internationale et arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’il met le pied sur leur territoire, a insisté le chef de la politique étrangère du bloc. Josep Borrell a affirmé que ne pas le faire pourrait nuire à la crédibilité de l’UE.
Jeudi dernier, la CPI basée à La Haye a émis des mandats d’arrêt contre Netanyahu, son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant et le commandant du Hamas Ibrahim al-Masri. Les mandats d’arrêt concernent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité présumés liés au conflit en cours à Gaza.
Bien qu’Israël ne soit pas signataire du Statut de Rome, qui a créé la CPI, la Cour a compétence sur la Cisjordanie et à Gaza. Sa compétence est reconnue par 123 pays dans le monde, dont tous les États de l’UE.
S’exprimant mardi à la veille d’une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 dans la ville italienne de Fiuggi, Borrell a souligné que « Tous les États membres de l’Union européenne ont signé la Convention de Rome. » Il a soutenu que les décisions de la CPI sont « Ce n’est pas quelque chose que vous pouvez choisir. On ne peut pas applaudir quand le tribunal va à l’encontre [Russian President Vladimir] Poutine, et garder le silence lorsque le tribunal se prononcera contre Netanyahu. »
Selon le chef de la politique étrangère de l’UE, si les États membres ne se conforment pas à la décision de la Cour, cela sera perçu comme un exemple de double standard et fera le jeu des critiques du bloc.
Plus tôt, Borrell a également insisté sur son « le droit de critiquer les décisions du gouvernement israélien, qu’il s’agisse de M. Netanyahu ou de quelqu’un d’autre, sans être accusé d’antisémitisme ».
Vendredi, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a déclaré que Berlin étudiait les conséquences de la décision du tribunal. Toutefois, le porte-parole du chancelier Olaf Scholz, Steffen Hebestreit, a noté qu’il était peu probable que l’Allemagne s’y conforme, compte tenu de ses « responsabilité historique » en Israël.
Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Christophe Lemoine, a refusé de donner une réponse définitive, qualifiant les mandats d’arrêt de la CPI de « question juridique complexe ».
Les Pays-Bas, la Suisse, l’Irlande, l’Italie, la Suède, la Belgique et la Norvège ont tous déclaré qu’ils honoreraient leurs obligations en vertu du Statut de Rome.
Pendant ce temps, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a critiqué la décision du tribunal et a invité le Premier ministre israélien à lui rendre visite.
La décision de la CPI a également suscité de vives critiques de la part d’Israël et de son principal allié, les États-Unis.