BRUXELLES (AP) – Les hauts responsables de l’Union européenne et le président chinois Xi Jinping concluront mercredi un accord d’investissement commercial qui ouvrira de grandes opportunités aux entreprises européennes, mais qui risque d’irriter la nouvelle administration américaine.
Au milieu des inquiétudes concernant la situation des droits de l’homme en Chine, l’UE a déclaré que les négociations de sept ans seront conclues «en principe» lors d’une vidéoconférence impliquant Xi, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil de l’UE Charles Michel.
La chancelière allemande Angela Merkel – dont le pays assume la présidence tournante de l’UE – et le président français Emmanuel Macron participeront également aux discussions avec le président chinois, a annoncé l’UE.
La visioconférence lancera un processus de ratification qui prendra plusieurs mois. Pour entrer en vigueur, l’accord devra être ratifié par le Parlement européen et la question des droits de l’homme pourrait être un point de friction.
Selon l’UE, l’accord a été négocié après que la Chine s’est engagée à poursuivre la ratification des règles de l’Organisation internationale du travail sur le travail forcé.
Mardi, l’UE s’est déclarée préoccupée par «les restrictions à la liberté d’expression, l’accès à l’information, l’intimidation et la surveillance des journalistes, ainsi que les détentions, les procès et la condamnation des défenseurs des droits humains, des avocats et des intellectuels en Chine».
L’UE espère que l’accord, connu sous le nom de CAI, contribuera à corriger un déséquilibre dans l’accès au marché et à créer de nouvelles opportunités d’investissement pour les entreprises européennes en Chine en leur garantissant de pouvoir concurrencer sur un pied d’égalité lorsqu’elles opèrent dans le pays. Le bloc des 27 pays a déclaré que l’accord était le plus ambitieux que la Chine ait jamais conclu avec un pays tiers.
Mais il a le potentiel de créer des tensions avec l’administration du président élu américain Joe Biden quelques semaines seulement après que l’UE a proposé un dialogue transatlantique pour relever «le défi stratégique présenté par l’affirmation internationale croissante de la Chine».
L’UE, cependant, a déclaré que l’accord d’investissement donnerait à l’UE le même niveau d’accès au marché en Chine que les États-Unis et a insisté sur le fait que l’accord profitera à d’autres partenaires commerciaux en amenant la Chine à s’engager à des normes de conduite élevées.
L’UE a précédemment déclaré que l’accord, qui comprend des dispositions pour le règlement des différends, devrait accroître la transparence des subventions de l’État chinois et faire du développement durable un élément clé de la relation entre l’UE et la Chine. L’accord comprend également des règles claires contre le transfert forcé de technologies, une pratique dans laquelle un gouvernement oblige les investisseurs étrangers à partager leur technologie en échange d’un accès au marché.