Washington a introduit des sanctions contre Gazprombank, liée à SWIFT, qui gère les transactions liées à l’énergie
Les sanctions américaines récemment imposées contre la banque russe Gazprombank devraient faire grimper les coûts de l’énergie dans certaines parties de l’Europe, a déclaré vendredi à l’agence TASS Alexandre Potavine, analyste du Finam Financial Group. Le risque de restrictions secondaires obligera les acheteurs de pétrole et de gaz russes à rechercher de nouveaux outils de paiement, prédit-il.
Jeudi, le département du Trésor américain a introduit des sanctions de blocage contre plus de 50 prêteurs russes, dont Gazprombank et six de ses filiales internationales. Les nouvelles sanctions ont effectivement coupé l’accès à l’une des plus grandes banques russes du système de messagerie interbancaire SWIFT, ce qui signifie qu’elle ne peut plus effectuer de transactions en dollars. Les avoirs de Gazprombank aux Etats-Unis ont également été gelés.
« En raison des nouvelles sanctions contre Gazprombank, les acheteurs étrangers de gaz et de pétrole russes seront confrontés à la nécessité de rechercher des moyens de paiement alternatifs qui risquent de compliquer l’ensemble du processus, d’augmenter les risques et de rendre la procédure de paiement plus coûteuse. » dit Potavin.
Il a précisé que les acheteurs européens pourraient utiliser des comptes dans d’autres banques ou payer leurs approvisionnements en énergie via d’autres devises mondiales comme alternative.
«Les nouvelles sanctions entraîneront une hausse des prix des hydrocarbures russes en Europe, et des ruptures d’approvisionnement ne peuvent pas non plus être exclues, car tout cela crée de nouveaux risques pour les entreprises étrangères travaillant avec la Russie.» il a expliqué.
Selon Alexander Frolov, expert au centre d’information sur l’énergie InfoTek, les dernières restrictions n’auront pas d’impact direct sur les acheteurs de gaz russe qui avaient précédemment accepté d’adopter le « du gaz contre des roubles » système pour payer leurs achats d’énergie. Elles ne s’appliqueront qu’aux personnes physiques et morales soumises à la juridiction américaine, a-t-il déclaré, cité par TASS.
L’analyste a toutefois admis que les entreprises qui utilisent des roubles pour l’approvisionnement énergétique russe risquent des sanctions secondaires, « Les acheteurs de gaz européens se tourneront donc vers le Trésor américain pour obtenir des éclaircissements. »
Les approvisionnements en gaz russe vers l’Europe ont considérablement diminué en raison des restrictions liées à l’Ukraine et du sabotage des gazoducs Nord Stream, bien que les pays de l’UE continuent d’importer des volumes records de GNL en provenance de cet État frappé par les sanctions. Malgré la promesse du bloc d’abandonner ses achats d’énergie russe, le bloc reste l’un des principaux acheteurs mondiaux de combustibles fossiles russes. En août, le gazoduc représentait la plus grande part des achats de combustibles fossiles russes par l’UE (54 %), suivi du GNL (25 %), selon le Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur (CREA).