Les députés Trudeau et Poilievre ne peuvent plus facturer Internet aux contribuables
OTTAWA –
Le gouvernement libéral fédéral se joint aux conservateurs de l’opposition en ne permettant plus à ses députés de faire payer les contribuables pour les services Internet à domicile.
Et le bureau du leader du gouvernement à la Chambre, Mark Holland, a déclaré jeudi qu’il proposerait de mettre fin à cette pratique pour les députés de tous les partis, après que les conservateurs ont signalé leur intention de faire de même.
Une ventilation des dépenses récentes montre que 31 députés conservateurs ont facturé aux contribuables des services Internet à domicile pour eux-mêmes ou pour leur personnel, selon une analyse de La Presse canadienne. L’information a été rapportée pour la première fois par le National Post.
Les députés comprennent l’ancienne chef du parti par intérim Candice Bergen et son collègue député manitobain James Bezan, ainsi que la députée de Calgary Michelle Rempel Garner et le représentant de la Colombie-Britannique Mark Strahl.
De l’autre côté de l’allée, 27 députés libéraux ont déboursé des frais d’Internet à domicile pour leur domicile ou celui de leurs employés, dont le ministre de la Justice David Lametti et la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly.
Quant au Bloc québécois et au NPD, les partis ont vu respectivement 11 et quatre de leurs députés réclamer de tels frais.
Une porte-parole de la Chambre des communes a déclaré que la pratique est autorisée en vertu des règles existantes pour les députés, qui peuvent imputer les frais à leurs budgets de bureau.
Comme ce fut le cas pour de nombreux Canadiens, la pandémie de COVID-19 a forcé les députés et leurs employés à travailler à domicile. Mais leurs bureaux sont maintenant rouverts depuis des mois et aucune restriction sanitaire ne les oblige actuellement à travailler depuis un bureau à domicile.
Aucune règle n’a été enfreinte, mais le bureau du whip de l’opposition a déclaré aux députés qu’une nouvelle politique avait été établie pour le caucus, selon un récent courriel obtenu par La Presse canadienne.
L’e-mail indiquait qu’il avait été décidé qu’aucun membre du caucus ou employé ne pouvait facturer les frais d’Internet à domicile, à la suite d’une discussion avec le chef conservateur Pierre Poilievre.
Le message disait que si le parti s’attend à ce que les Canadiens voient les conservateurs comme des intendants financiers responsables, « nous devons donner l’exemple ». Il ajoute que le parti envisage de proposer la fin de la politique actuelle de la Chambre des communes pour les députés de toutes allégeances.
« Alors que les Canadiens continuent de faire face à une crise du coût de la vie, stimulée en partie par des dépenses gouvernementales irresponsables, nous ne nous attendons pas à ce que les contribuables paient la facture de l’Internet à domicile des députés », a déclaré Kerry-Lynne Findlay, la Whip de l’opposition, a déclaré jeudi dans un communiqué.
« Bien que ces dépenses aient été autorisées en vertu de la politique permanente de la Chambre des communes, les conservateurs cesseront de dépenser des frais d’Internet à domicile à l’avenir. »
Jeudi après-midi, les députés libéraux avaient également été informés que les règles changeaient également pour eux.
« Le whip en chef du gouvernement a dit aujourd’hui aux députés libéraux qu’à l’avenir, ils ne devraient pas facturer leurs propres dépenses Internet à domicile et pour leur personnel », a déclaré Alex Maheux, porte-parole de Holland, dans un communiqué.
La déclaration de Maheux a ajouté qu’à la prochaine réunion du Bureau de régie interne, qui est le comité qui établit les règles pour les députés, Holland proposerait un changement pour mettre fin à la pratique pour de bon.
« Notre gouvernement a soutenu et continue de soutenir les Canadiens alors qu’ils font face aux défis économiques et sanitaires auxquels ce pays est confronté », indique le communiqué.
« C’est pourquoi, pendant la pandémie de COVID-19, nous avons proposé des mesures pour permettre aux Canadiens de demander des déductions fiscales pour les dépenses liées au travail à domicile, comme le coût d’Internet.
Ce rapport de La Presse canadienne a été publié pour la première fois le 26 janvier 2023.