Les agriculteurs français ont bloqué vendredi l’une des principales autoroutes reliant Paris à Lille et à la Belgique, provoquant de longs embouteillages dans le cadre des manifestations nationales contre la faiblesse des prix alimentaires et une bureaucratie excessive.
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Les syndicats ont réclamé des barrages routiers dans et autour de Paris pour accroître la pression sur le gouvernement du Premier ministre Gabriel Attal, que les agriculteurs accusent de ne pas en faire assez pour les aider.
« Nous irons jusqu’à Paris pour souligner notre colère, nos doléances », a déclaré l’agriculteur Matteo Legrand.
La section francilienne du syndicat des agriculteurs FNSEA prévoit d’installer 11 barrages routiers sur les principaux axes de banlieue autour de Paris, dont les autoroutes A6, A10 et A13, selon un document de planification consulté par Reuters.
Le bureau d’Attal a indiqué qu’il prononcerait un discours répondant aux préoccupations des agriculteurs vers 15h00 GMT dans un village de montagne près de la frontière espagnole, à environ 800 km de Paris.
S’efforçant d’apaiser les tensions, les ministres des Finances et de l’Agriculture ont discuté vendredi avec des responsables de l’industrie alimentaire de prix équitables pour les produits – une « priorité numéro un » pour les agriculteurs qui disent souffrir de la volonté du gouvernement de baisser les prix à la consommation.
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« La question centrale est le revenu des agriculteurs », a déclaré le ministre des Finances Bruno Le Maire après la réunion, ajoutant que le gouvernement « doublerait d’efforts » pour faire appliquer une loi visant à garantir des prix équitables aux agriculteurs.
Le Maire a déjà passé des mois à faire pression sur les géants de l’alimentation comme Carrefour et Danone pour qu’ils baissent leurs prix après une phase de forte inflation, suscitant ainsi la colère des agriculteurs.
Mais vendredi, il s’est engagé à être « impitoyable » envers les géants de l’alimentation et les supermarchés pour contribuer à assurer une compensation financière adéquate aux producteurs agricoles.
De nombreux agriculteurs en France, le plus grand producteur agricole de l’Union européenne, affirment qu’ils sont confrontés à une pression croissante de la part des détaillants pour qu’ils baissent leurs prix, ce qui menace leurs moyens de subsistance.
Entre autres griefs, les syndicats agricoles citent également une taxe gouvernementale sur le carburant des tracteurs, les importations bon marché de produits alimentaires étrangers, l’accès à l’eau, les formalités administratives excessives et les règles environnementales.
La France a été témoin de deux semaines de manifestations dans les régions rurales, tandis que d’autres pays européens, dont l’Allemagne et la Pologne, ont également été témoins de manifestations d’agriculteurs en colère contre la dégradation du niveau de vie.
(Reuters)