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Le tribunal du Travail en Israël ordonne la fin de la grève pour réclamer un accord sur les otages

La pression s’est accentuée lundi sur le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, pour obtenir la libération des otages retenus à Gaza, après la mort de six d’entre eux, le président américain, Joe Biden, l’accusant de ne pas en faire assez pour conclure un accord en ce sens.

Près de 11 mois après le début de la guerre à Gaza, a déclenché une attaque du Hamas palestinien le 7 octobre contre Israël, les belligérants ont échangé de nouvelles menaces à la suite de la découverte par l’armée des corps de six otages israéliens dans un tunnel du sud de Gaza.

Après avoir demandé publiquement « pardon pour ne pas avoir ramené en vie » ces otages, M. Nétanyahou a accusé le Hamas de les avoir « exécutés » d’une « balle dans la nuque » et a juré de faire payer « un prix très fort » au mouvement islamiste.

Le Hamas a averti que les otages encore retenus à Gaza seraient renvoyés « dans des cercueils » si Israël poursuivait sa pression militaire « au lieu de conclure un accord », selon le porte-parole de la branche armée du mouvement, Abou Obeida. Un cadre du Hamas a précédemment affirmé que les six otages avaient « été tués par des tirs israéliens ». Les otages ont été enlevés et emmenés à Gaza lors de l’attaque du 7 octobre, qui a entraîné des représailles militaires israéliennes qui ont fait des dizaines de milliers de morts dans le territoire palestinien assiégé.

Malgré la décision d’un tribunal israélien de mettre fin à un mouvement de grève inégalement suivi dans le pays, des milliers d’Israéliens sont à nouveau descendus dans la rue, lundi, au lendemain de manifestations massives dans plusieurs villes du pays, pour réclamer le retour des otages. Des manifestations qui ne risquent pas d’avoir une incidence sur les politiques du gouvernement israélien, selon un expert contacté par Le Devoir.

« Nous voulons que ce gouvernement [de Benjamin Nétanyahou] cesser d’exister, nous voulons des élections et, avant tout, nous voulons qu’il signe un accord pour libérer les otages et mettre fin à cette guerre, qui est terrible pour les deux camps », a dit à l’Agence France- Presse (AFP) Barak Hadurian, un ingénieur de 56 ans, lors d’une manifestation à Tel-Aviv.

La centrale syndicale israélienne a appelé à une « grève générale » pour accentuer la pression sur le gouvernement en vue d’obtenir un accord sur la libération des otages, après l’annonce dimanche de la découverte des corps de six otages dans la bande de Gaza .

Mais le mouvement était inégalement suivi, lundi, plusieurs municipalités, notamment celle de Jérusalem, n’ayant pas suivi le mot d’ordre. Le tribunal du travail de Tel-Aviv, saisi par un ministre du gouvernement de Benjamin Nétanyahou, a ordonné la fin de la grève dans l’après-midi.

Sous pression croissante pour conclure un accord sur les otages après des mois de blocage, M. Nétanyahou est menacé à nouveau dimanche de « régler son compte » au Hamas, considéré comme un mouvement terroriste par Israël, à l’instar des États-Unis et de l’Union européenne.

Peu d’impact pour Nétanyahou

Selon l’expert du Proche-Orient Rachad Antonius, même si ces manifestations « sont des pressions sérieuses » envers le gouvernement israélien, elles « ne sont pas suffisantes pour faire changer la politique colonisatrice de Nétanyahou ».

« Les manifestants ne remettent pas en question le rapport avec les Palestiniens et ils ne remettent pas en question la politique de la colonisation. Ce qu’ils veulent, c’est la libération des otages. Alors, ils blâment Nétanyahou de ne pas avoir réussi à les ramener », explique le professeur en sociologie à l’Université du Québec à Montréal.

Une prise de position semblable à celle des États-Unis et du Canada, note M. Antonius. « Pour le moment, il n’y a pas assez de contestation, ni à l’intérieur d’Israël ni à l’extérieur par les amis d’Israël, pour pousser Nétanyahou à changer de politique. »

Benjamin Nétanyahou est aussi prêt « à aller jusqu’au bout » du conflit, ce qui pourrait éliminer les critiques selon lesquelles il fait durer la guerre, souligne Rachad Antonius. Il n’a « pas besoin de changer », car « il a la Cour, le Parlement et l’extrême droite derrière lui », souligne l’expert.

« À bout portant »

Depuis des mois, les médiateurs du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis tentent de convaincre le Hamas et Israël de conclure un accord en vue d’un cessez-le-feu assorti d’un échange d’otages et de prisonniers prisonniers détenus par Israël, mais sans succès jusque-là.

Le président américain, Joe Biden, qui s’était dit « dévasté » après la découverte des corps des otages, parmi lesquels l’Israélo-Américain Hersh Goldberg-Polin, doit se réunir lundi avec les négociateurs américains pour discuter « des efforts pour arriver à un accord qui assurera la libération des otages restants », selon la Maison-Blanche.

Selon le ministère israélien de la Santé, l’autopsie réalisée sur les corps des six otages révèle qu’ils ont été tués « à bout portant » « entre jeudi et vendredi matin ». Mais, selon un cadre du Hamas, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, ils ont été « tués par des tirs et des bombardements » israéliens.

Lors de l’attaque sans précédent du Hamas en Israël qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre, 251 personnes ont été enlevées : 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l’armée.

Cette attaque a entraîné du côté israélien la mort de 1205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP d’après des données officielles.

Vaccination antipolio

Les représailles israéliennes à l’attaque du 7 octobre ont fait au moins 40 786 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas, entraînant un désastre et sanitaire et le déplacement de la quasi-totalité des 2,4 millions d’ habitants. Selon l’ONU, la majorité des morts sont des femmes et des mineurs.

Dimanche, le centre du territoire palestinien assiégé a connu quelques heures de répit, une vaste campagne antipolio ayant été lancée à la faveur de « pauses humanitaires » de trois jours chacune, de 6 h à 14 h.

Objectif : vacciner plus de 640 000 enfants de moins de dix ans, après un premier cas confirmé de cette maladie dans le territoire palestinien depuis 25 ans.

Pendant la nuit, des tirs d’obus ont été signalés dans la ville de Gaza, ainsi que des frappes aériennes sur Nusseirat, dans le centre du territoire palestinien assiégé et dévasté par près de onze mois de guerre.

Au moins deux personnes ont été tuées dans une frappe sur un appartement dans le nord de la ville de Gaza, selon la défense civile.

Israël poursuit également son opération militaire lancée mercredi, en Cisjordanie, un territoire palestinien séparé de la bande de Gaza et occupé par Israël depuis 1967.

Lundi, à Jénine, dans le nord de ce territoire palestinien, des bulldozers israéliens ont détruit des chaussées, causant d’importants dégâts, selon un correspondant de l’AFP.

Au moins 24 Palestiniens, principalement des combattants, ont été tués par l’armée israélienne en Cisjordanie depuis mercredi, selon le ministère palestinien de la Santé. Tous étaient des « terroristes », selon l’armée israélienne.

Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, et le Djihad islamique, autre groupe armé, ont déclaré qu’au moins 14 des morts combattaient dans leurs rangs.

Avec Le Devoir.

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