Un principal suspect dans le procès pour les massacres de 2015 à l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et ailleurs à Paris a nié aujourd’hui toute responsabilité dans les attaques menées par des djihadistes, dont l’un était un proche associé.
Ali Riza Polat, un Franco-Turc de 35 ans, a été emprisonné quelques semaines après l’attaque terroriste qui a assommé la France, les enquêteurs affirmant qu’il avait tenté de fuir le pays à plusieurs reprises en direction de la Syrie.
Pour sa défense, Polat a choisi Isabelle Coutant-Peyre, l’avocate qui a défendu le terroriste international condamné Ilich Ramirez Sanchez, mieux connu sous le nom de «Carlos le Chacal».
Elle est devenue plus tard sa compagne et l’a épousé lors d’une cérémonie religieuse en prison, bien que l’union n’ait aucune validité légale.

Ce croquis du tribunal réalisé aujourd’hui au palais de justice de Paris montre les quatorze accusés et leurs avocats à l’ouverture du procès des complices des meurtres djihadistes de Charlie Hebdo en 2015

Pour sa défense, Polat a choisi Isabelle Coutant-Peyre (photo), l’avocate qui a défendu le terroriste international condamné Ilich Ramirez Sanchez.
‘Je suis innocent!’ Polat a déclaré au tribunal, la tête rasée et le visage caché derrière un masque en tissu.
«Je suis ici parce que certaines personnes, des couineurs menteurs, ont dit toutes sortes de bêtises … mais elles mentent», dit-il.
Né à Istanbul, Polat a déménagé en France à l’âge de trois ans et a déclaré être tombé dans la petite délinquance à l’âge de 13 ou 14 ans, avant de commencer à vendre de la drogue.
Il a grandi dans la même banlieue parisienne agitée de Grigny qu’Amedy Coulibaly, qui a tué un policier le 8 janvier 2015 et quatre personnes au supermarché juif Hyper Cacher le lendemain avant d’être tué par la police.
Ces attaques sont survenues juste après que deux frères, Said et Cherif Kouachi, ont pris d’assaut les bureaux de Charlie Hebdo, tuant 12 personnes.

Isabelle Coutant-Peyre, avocate de l’un des prévenus Ali Riza Polat, quitte la salle d’audience lors d’une pause le jour de l’ouverture du procès mercredi. Son client, un Franco-Turc de 35 ans, a été incarcéré quelques semaines après l’attentat terroriste qui a assommé la France
Soupçonné d’avoir aidé à fournir les armes aux trois hommes armés, Polat fait face à l’accusation la plus grave parmi les 14 accusés: complicité dans un acte terroriste, passible d’une peine d’emprisonnement à perpétuité.
Mais Polat, qui dit s’être converti à l’islam en 2014, a insisté sur le fait qu’il n’avait aucun rôle dans les attaques.
«Je n’ai rien à voir avec eux. Vous ne pouvez pas tuer des innocents … Je ne suis pas violent », a-t-il déclaré.
Le procès de Polat et de treize autres suspects accusés d’avoir aidé les trois hommes armés s’est ouvert mercredi et devrait se poursuivre jusqu’en novembre.
Charlie Hebdo a marqué l’occasion en réimprimant les caricatures du prophète Mahomet qui avaient provoqué la colère des musulmans du monde entier, un geste qui a suscité les éloges des défenseurs de la liberté d’expression mais la colère de nombreux dirigeants musulmans.

Les partisans du parti islamiste radical Tehreek-e-Labbaik Pakistan portent des pancartes et crient des slogans lors d’une manifestation contre la réimpression de la caricature du prophète Mohammad par le magazine français Charlie Hebdo, à Rawalpindi vendredi
Vendredi, le journal a déclaré que son édition du mercredi était épuisée le premier jour, ce qui l’a incité à imprimer 200 000 exemplaires supplémentaires qui arriveront dans les kiosques dans les prochains jours.
L’avocat Coutant-Peyre a déjà représenté Zacarias Moussaoui, un citoyen français qui a plaidé coupable d’avoir conspiré pour tuer des citoyens américains dans le cadre des attentats du 11 septembre.
Elle a représenté Moussaoui très tôt pendant son incarcération. Il purge actuellement six peines à perpétuité sans libération conditionnelle à la prison fédérale ADX Supermax à Florence, au Colorado.
Parmi ses clients figurent également le tueur en série français Charles Sobhraj, qui s’est attaqué aux touristes occidentaux en Asie du Sud-Est dans les années 1970, et Roger Garaudy, un philosophe et résistant français condamné et condamné à une amende pour négation de l’Holocauste en 1998.