Selon les résultats d’une étude publiée dans Forum ouvert sur les maladies infectieuses.
Les chercheurs ont analysé les données transversales de 2 études de cohortes prospectives (l’étude Enfants et femmes : thérapie antirétrovirale et marqueurs du vieillissement). [CARMA] et Collaboration CARMA-CHIWOS de la Colombie-Britannique [BCC3] études) pour déterminer si les femmes séropositives présentent des fréquences d’aménorrhée plus élevées au cours de leur vie et si cela est indépendamment lié au VIH et/ou à d’autres facteurs biologiques ou psychosocial variables. Femmes âgées de 16 ans et plus sans antécédents de anorexie ou boulimie mentale qui n’étaient pas enceintes ou n’allaitaient pas au cours des 3 mois précédents étaient éligibles à l’inclusion. L’aménorrhée a été définie par des antécédents autodéclarés de non flux menstruel pendant au moins 12 mois après la ménarche, non imputable à la grossesse, à l’allaitement, aux médicaments ou à la chirurgie, ni à une ménopause précoce ou à une insuffisance ovarienne prématurée.
Trois éléments du module d’enquête sur la sécurité alimentaire des ménages ont été utilisés pour mesurer l’insécurité alimentaire actuelle, tandis que la liste de contrôle de 6 éléments sur le trouble de stress post-traumatique (SSPT) a été utilisée pour évaluer le SSPT actuel. La violence passée et actuelle (c’est-à-dire la violence physique, sexuelle, verbale et de contrôle) a été évaluée à l’aide de 4 éléments du questionnaire BCC3. Les covariables biopsychosociales de l’aménorrhée ont été examinées à l’aide de modèles de régression logistique univariés et multivariés.
Un total de 317 femmes séropositives (âge médian : 47,5 ans ; blanche, 37,6 % ; indice de masse corporelle médian [BMI]26,7 kg/m2) et 420 femmes sans VIH (âge médian, 46,2 ; Blanc, 46,3 % ; IMC médian, 25,8 kg/m2) étaient éligibles pour l’inclusion dans l’étude. Plus de femmes séropositives que non séropositives ont déclaré avoir déjà consommé des substances (P. P. <.001 wp_automatic_>
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Les prestataires de soins devraient évaluer régulièrement la santé menstruelle des femmes et plaider en faveur de changements socio-structurels concrets pour atténuer les risques.
L’aménorrhée était présente chez 24 % des femmes séropositives et 13,3 % de celles qui n’en avaient pas. Les femmes souffrant d’aménorrhée (participantes au BCC3, 70,5 % ; participantes au CARMA, 29,5 %) étaient plus susceptibles d’être de race blanche, d’avoir un revenu familial actuel de plus de 20 000 $ CA/an et d’avoir des antécédents actuels ou passés de tabagisme et de toxicomanie. Les participants BCC3 vs CARMA étaient significativement plus âgés (âge médian, 47,6 contre 44,8 ans) et plus susceptibles d’avoir déjà consommé des opioïdes (31,8 % contre 20,1 %).
Les covariables suivantes se sont révélées associées à un risque plus élevé d’aménorrhée dans les analyses univariées :
- Vivre avec le VIH (rapport de cotes [OR]2.05 ; IC à 95 %, 1,40-3,01 );
- Âge plus avancé (OR, 1,02 ; IC à 95 %, 1,01-1,04) ;
- Origine ethnique blanche (OR, 1,50 ; IC à 95 %, 1,02-2,19) ;
- Revenu (>20 000 $ CAD/an ; OR, 2,02 ; IC à 95 %, 1,37-2,97) ;
- Tabagisme (OR, 3,73 ; IC à 95 %, 2,44-5,87) ; et
- Consommation de substances (OR, 7,77 ; IC à 95 %, 5,03-12,3).
Dans les analyses multivariées, les covariables indépendantes de l’aménorrhée comprenaient :
- Vivre avec le VIH (OR, 1,70 ; IC à 95 %, 1,10-2,64) ;
- Âge plus avancé (OR, 1,01 ; IC à 95 %, 1,00-1,04) ;
- Origine ethnique blanche (OR, 1,92 ; IC à 95 %, 1,24-3,03) ; et
- Consommation de substances (OR, 6,41 ; IC à 95 %, 3,75-11,1).
Parmi les participants à l’étude BCC3, l’insécurité alimentaire actuelle était également associée de manière significative à un risque plus élevé d’aménorrhée (RC, 3,86 ; IC à 95 %, 2,22-6,22).
Les limites de l’étude comprenaient la mesure incohérente de certaines variables, un biais de rappel potentiel et des données manquantes sur l’utilisation de médicaments androgènes, d’antipsychotiques et d’autres médicaments susceptibles de provoquer une aménorrhée.
« Les prestataires de soins devraient évaluer régulièrement la santé menstruelle des femmes et plaider en faveur de changements socio-structurels concrets pour atténuer les risques », ont conclu les chercheurs.
Cet article a été initialement publié sur Conseiller en psychiatrie