Le Régime de retraite de la fonction publique affiche un excédent de 1,9 G$
Le régime de retraite de la fonction publique fédérale affiche un excédent de 1,9 milliard de dollars, selon un rapport présenté lundi à la Chambre des communes par la présidente du Conseil du Trésor, Anita Anand.
Dans un communiqué de presse, le bureau d’Anand a déclaré que le gouvernement transférerait « l’excédent non autorisé » au Trésor, un compte central de la Banque du Canada où sont détenus tous les fonds versés au gouvernement.
L’argent y sera conservé « pendant que les prochaines étapes seront envisagées », indique le communiqué de presse, ajoutant que le Conseil du Trésor poursuivra ses discussions avec les parties prenantes concernées.
En vertu de la Loi sur la pension de la fonction publique, un excédent non autorisé existe lorsque l’actif d’un régime de pension agréé devient supérieur de 25 pour cent à son passif.
« Les fonctionnaires fédéraux continuent de bénéficier d’un régime de retraite bien géré et viable et peuvent avoir confiance dans sa santé continue dans les années à venir », indique le communiqué.
L’excédent devrait servir à réduire les inégalités en matière de retraite, selon le syndicat
L’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) a déclaré que l’excédent devrait être utilisé pour corriger les inégalités dans le système de retraite causées par l’ancien premier ministre Stephen Harper.
Les réformes des retraites introduites dans le budget fédéral de 2012 par les conservateurs de Harper ont fait en sorte que les fonctionnaires entrés en service avant 2013 puissent prendre leur retraite à 55 ans avec 30 années de service, tandis que ceux embauchés après 2013 doivent attendre jusqu’à 60 ans.
Le syndicat de la fonction publique a déclaré que ces réformes créaient un « système à deux vitesses » qui est fondamentalement injuste.
« Les travailleurs fédéraux ont constitué cet excédent de pension grâce à leurs propres cotisations durement gagnées, et prendre ces fonds constitue une trahison de leur confiance », a déclaré lundi la présidente nationale de l’AFPC, Sharon DeSousa, dans un communiqué. « Cela crée également un dangereux précédent pour tous les employeurs canadiens qui pourraient désormais s’intéresser aux cotisations de retraite des autres travailleurs du secteur public. »
Il y a plus de six mois, le syndicat a présenté au gouvernement une proposition sans coût pour détourner une partie de l’excédent total et « inverser les attaques de l’ère Harper contre les pensions », poursuit le communiqué de l’AFPC.
« Un système de retraite à deux vitesses est intrinsèquement injuste, en particulier pour les travailleurs racialisés, noirs, autochtones et les jeunes qui constituent la majorité des embauches récentes – les mêmes travailleurs que ce gouvernement s’est engagé à soutenir et à recruter dans la fonction publique », a déclaré DeSousa.
L’AFPC a déclaré qu’elle analyserait plus en détail le récent rapport du Conseil du Trésor.
Les fonctionnaires et le gouvernement du Canada cotisent au régime de retraite de la fonction publique.