Le plus haut diplomate turc se rend au Caire pour tenter de resserrer les liens
L’Égypte et la Turquie sont à couteaux tirés depuis l’éviction par l’armée égyptienne du président islamiste Mohammed Morsi en 2013 au milieu d’une manifestation de masse contre son an de règne qui divise. Morsi était issu du groupe des Frères musulmans, soutenu par la Turquie. L’Égypte a désigné le groupe comme une organisation terroriste.
Cavusoglu a rencontré le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Shoukry pour des entretiens sur « divers aspects » des relations bilatérales, a déclaré samedi Ahmed Abu Zaid, porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères.
Il a déclaré qu’ils avaient également discuté de questions régionales et internationales d’intérêt mutuel, une référence apparente au conflit en Libye et aux tensions liées à l’exploration gazière en Méditerranée orientale.
Abou Zaid a déclaré vendredi que les réunions visaient à lancer un « dialogue approfondi » pour parvenir à une « compréhension commune afin de réaliser les intérêts des deux pays ». Une conférence de presse conjointe était prévue plus tard samedi.
L’Égypte et la Turquie soutiennent les parties opposées dans le conflit libyen, qui a failli conduire à une confrontation directe entre les deux alliés américains en 2020 au plus fort d’une attaque contre la capitale libyenne par le commandant basé à l’est Khalifa Hifter, qui est soutenu par l’Égypte.
L’Égypte, la Grèce et certains autres pays européens ont également été irrités par un accord de 2019 entre la Turquie et la Libye qui visait à renforcer les droits et l’influence maritimes turcs en Méditerranée orientale.
L’ancien ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a été le dernier haut responsable à s’être rendu au Caire en 2012 lorsqu’il a assisté à une conférence de l’opposition syrienne organisée par la Ligue arabe.
Ces dernières années, la Turquie a abandonné son approche critique du gouvernement du président égyptien Abdel Fattah el-Sissi, alors qu’elle tentait de réparer les relations.
En novembre, le président turc Recep Tayyip Erdogan et el-Sissi ont été photographiés en train de se serrer la main lors de la Coupe du monde au Qatar. Et le mois dernier, Shoukry s’est rendu en Turquie et en Syrie frappées par le séisme pour montrer sa solidarité avec les deux nations.