Le parlement ukrainien a voté le rétablissement de la législation anti-corruption, malgré une décision de la plus haute cour du pays.
Vendredi, les législateurs ont décidé de réautoriser les sanctions pénales pour les fonctionnaires qui fournissent de fausses informations sur leurs revenus.
La Cour constitutionnelle ukrainienne avait annulé des parties essentielles de la législation anti-corruption en octobre, estimant que l’obligation pour les fonctionnaires de soumettre des déclarations de revenus électroniques était inconstitutionnelle.
Le tribunal, qui avait été saisi par une cinquantaine de membres pro-russes, a également invalidé une disposition qui faisait de la fourniture de fausses informations sur les revenus une infraction pénale punissable par les fonctionnaires, arguant que c’était trop sévère.
Cela a déclenché une impasse avec le président Volodymyr Zelenskyy, qui a déclaré que l’annulation était une « menace pour la sécurité nationale ».
Plus d’un millier de personnes ont manifesté devant le bâtiment de la Cour constitutionnelle à Kiev, alors que les experts ont averti que la décision coûtait au pays le soutien financier de l’Europe occidentale.
Le projet de loi adopté vendredi a partiellement rétabli la législation, obligeant les fonctionnaires à déclarer des revenus supérieurs à 9 millions de hryvnias (plus de 262 000 €) et réimpose une sanction pénale pour avoir fourni de fausses déclarations de revenus.
Si les informations fiscales des fonctionnaires diffèrent considérablement de la valeur réelle, un maximum de 2 ans de « restriction de liberté » peut être appliqué.
Un total de 289 législateurs – bien au-dessus du minimum requis de 226 – ont voté en faveur du projet de loi, que le président Zelenskyy devrait signer la semaine prochaine.
Cependant, la nouvelle loi a été immédiatement critiquée comme trop laxiste par les militants anti-corruption alors qu’elle prétendait «relever le seuil» de la responsabilité pénale.