Le meilleur du style parisien, bien au-delà de la Fashion Week
La Fashion Week de Paris accueille en masse une foule internationale paillettes qui atterrissent en ville pour assister à des spectacles – et ces participants sont sans aucun doute bien habillés alors qu’ils se déplacent de la voiture au premier rang avec tous les cheveux en place et chaque cuticule coupée. Mais au-delà du pas à pas, il y a une tendresse dans le style de la Parisienne du quotidien. Leur style se distingue du stéréotype de la « French girl » et regorge de détails personnels : comme une paire de chaussures plates à lacets éprouvées sur une femme plus âgée, ou une mère portant un bébé dans une écharpe à imprimé wax. Lors de cette fashion week, la photographe et parisienne Clémence Polès est descendue dans les rues pour capturer les habitants stylés de la ville, loin des défilés.
Polès a développé son œil en tant que fondatrice de la publication en ligne Passant, dans lequel elle repère des femmes – parfois des personnes au hasard dans la rue – et demande à les photographier et à les profiler. Ses profils incluent une infirmière aux urgences avec une collection de sacs épique, ainsi que le professeur de gym serbe de Polès avec des gants de boxe Chanel. «Je tourne généralement mon regard vers les femmes qui ont une certaine attitude, un peu provocante ou audacieuse», explique Polès. “Il y a cette indulgence personnelle dans la façon dont ils portent leurs vêtements, des couleurs aux motifs, et dans la façon dont chaque pièce qu’ils portent est liée les unes aux autres ou dit quelque chose d’assez intime à leur sujet.”
Polès est attirée par ses sujets lorsqu’ils accomplissent leurs tâches quotidiennes, mais avec un flair singulier. C’est dans cet esprit qu’elle a photographié ses sujets au hasard dans trois arrondissements différents : le 12ème résidentiel qui, selon Polès, « a le meilleur marché : le Marché d’Aligre qui est historique mais pas trop touristique » ; le 3ème, qui est le quartier branché du Marais (également connu sous le nom de « quartier juif ») qui regorge de boutiques de vêtements et est très fréquenté ; et enfin, le 11e, que Polès considère comme un mélange de « Paris nouveau et old school ».
Ce qui attire l’attention de Polès, ce n’est pas forcément le sac qu’on porte, mais comment ils portent le sac. C’est peut-être la façon dont une femme plus âgée porte une broche en lézard punaise sur le revers de son trench et porte un crayon à lèvres rouge… sans rouge à lèvres !
Ailleurs, un sosie de Beatrice Dalle en boucles d’oreilles créoles porte un gilet brodé de fleurs qui semble avoir été tiré de l’ère acide des Beatles. Mais son vrai charme réside dans ses baskets blanches aux lacets sales. Une autre femme associe ses écouteurs filaires Apple à un foulard bleu royal brûlant et à des boucles d’oreilles en argent qui semblent tissées. Une femme juive hassidique est modestement vêtue d’un turban rose pâle et d’une robe à imprimé floral fuchsia avec des volants sur les épaules. Sa coque iPhone de style marbré est également rose pâle.