Un important groupe de contrôle des armes à feu accuse le gouvernement libéral d’édulcorer sa promesse de garantir que les armes à feu soient correctement examinées avant d’entrer sur le marché canadien.
Le gouvernement a récemment publié un projet de règlement visant à garantir que toutes les marques et tous les modèles d’armes à feu en vente au Canada soient connus du registraire fédéral des armes à feu.
Il n’existe actuellement aucune obligation pour les entreprises qui importent ou fabriquent des armes à feu de partager leurs spécifications techniques avec les autorités, ce qui signifie que les armes pourraient être mises sur le marché sans avoir été entièrement évaluées.
Le règlement proposé obligerait les entreprises à fournir certaines données au registraire avant d’importer ou de fabriquer un lot d’armes à feu.
Les informations incluraient des détails tels que la marque, le modèle, la capacité de tir, la jauge ou le calibre, la longueur du canon, le type de crosse et si l’arme à feu peut accepter un chargeur amovible.
Les entreprises devraient fournir des détails sur demande et conserver des dossiers démontrant qu’elles ont fourni des informations au registraire, dont le travail est soutenu par le programme des armes à feu de la GRC.
Cependant, les entreprises n’auraient pas à attendre une réponse du registraire, garantissant ainsi l’absence de perturbation des chaînes d’approvisionnement ou des activités d’une entreprise.
Le groupe PolySeSouvient, partisan de longue date d’une législation plus stricte sur les armes à feu, a réclamé que les autorités fédérales non seulement collectent ces données auprès des entreprises, mais procèdent également à une évaluation technique d’une arme à feu avant qu’elle n’arrive sur le marché canadien.
PolySeSouvient affirme que c’est le meilleur moyen de garantir qu’une arme à feu à autorisation restreinte, voire prohibée, ne soit pas classée à tort comme une arme sans restriction adaptée à la chasse. Le groupe souligne un épisode de 2023 au cours duquel la GRC a demandé aux propriétaires de restituer les armes à feu militaires entièrement automatiques excédentaires après que des centaines aient été mal identifiées et autorisées à entrer au Canada pour vente commerciale.
Une analyse fédérale publiée à la fin du mois dernier ainsi que les nouvelles mesures proposées indiquent que les règlements « répondraient en partie » aux préoccupations du groupe, mais ne « répondraient pas aux appels à une inspection physique de toutes les armes à feu avant leur entrée sur le marché canadien ».
Le gouvernement invite le public à commenter les règlements proposés jusqu’au 11 février.
Dans un communiqué, PolySeSouvient a déclaré que les mesures prévues ne répondent pas à l’engagement de l’ancien ministre de la Sécurité publique, Dominic LeBlanc.
LeBlanc a déclaré à un comité sénatorial en octobre 2023 que des modifications réglementaires seraient apportées « pour imposer une inspection physique obligatoire par la GRC de tous les nouveaux modèles d’armes à feu avant qu’ils ne soient mis sur le marché canadien ».
« Ces mesures réglementaires garantiront qu’aucune arme à feu n’entre sur le marché canadien sans avoir été correctement répertoriée ou classée par les autorités gouvernementales compétentes. »
Le député libéral d’Ottawa, David McGuinty, a récemment succédé à LeBlanc au portefeuille de la sécurité publique. Rachel Bendayan, députée libérale de Montréal, a été nommée ministre associée de la Sécurité publique.
PolySeSouvient qualifie l’approche fédérale prévue de « très décevante », affirmant que les nouveaux règlements signifieraient simplement que la GRC aurait en sa possession les informations techniques.
« Il n’y a aucune nouvelle exigence pour la GRC de vérifier et de certifier qu’un modèle non restreint est correctement classé avant son entrée sur le marché, ce qui signifie que les erreurs de classification peuvent continuer », a déclaré le groupe.
« Comme auparavant, la GRC devra rattraper son retard une fois qu’elle aura inspecté les données techniques. »