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Le général nigérien Abdourahamane Tchiani nommé nouveau chef après le coup d’État

Le général Abdourahamane Tchiani est le nouveau chef du Niger suite à un coup d’État militaire, a rapporté vendredi la télévision d’Etat, deux jours après que le président du pays a été arrêté par des membres de sa propre garde.

Émis le : 28/07/2023 – 13:05

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Tchiani, le chef de la Garde présidentielle, a été nommé « président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie », selon un communiqué.

Apparaissant à la télévision d’Etat, le général a déclaré que les soldats avaient pris le pouvoir en raison de la détérioration de la situation sécuritaire dans le Sahel pays.

Le général a déclaré que si le président élu du Niger Mohamed Bazoum avait cherché à convaincre les gens que « tout va bien… la dure réalité (est) un tas de morts, de déplacés, d’humiliations et de frustrations ».

« L’approche sécuritaire d’aujourd’hui n’a pas apporté la sécurité au pays malgré de lourds sacrifices », a-t-il déclaré.

Le chef de l’armée, le général Abdou Sidikou Issa, s’était rallié jeudi aux putschistes en disant que c’était « pour éviter un affrontement meurtrier ».

Une coalition de partis opposés à Bazoum a appelé vendredi à manifester son soutien aux « motivations » des putschistes « tout en désapprouvant tout changement par la force ».

Bazoum est détenu par les putschistes depuis mercredi matin.

« Illégitime et profondément dangereux »

Président français Emmanuel Macron Plus tôt vendredi, le coup d’État a été qualifié de « dangereux » pour la région alors que les puissances occidentales s’efforçaient de préserver un allié clé dans le Sahel frappé par les insurgés.

« Ce coup d’État est totalement illégitime et profondément dangereux, pour les Nigériens, pour le Niger et pour toute la région », a déclaré Macron.

Macron a déclaré avoir parlé à Bazoum, qui est détenu dans son palais, et a appelé à sa réintégration.

Le président français a également déclaré que Bazoum était en bonne santé.

Vendredi dernier, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, avait espéré la position de Bazoum à la présidence.

« Si vous m’entendez parler de tentative de putsch, c’est parce que nous ne considérons pas les choses comme définitives », avait-elle dit. « Il y a encore une issue si les responsables écoutent la communauté internationale. »

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tiendrait un sommet « probablement dimanche », où « d’éventuelles sanctions pourraient être décidées », a déclaré Colonna.

La CEDEAO a exigé la « libération immédiate » de Bazoum, affirmant qu’il « reste le président légitime et légal du Niger ».

Défis de sécurité

Le gouvernement du Niger était considéré par de nombreux membres de la communauté internationale comme un rempart contre le militantisme islamiste dans une vaste région aride en proie à des problèmes de sécurité.

Bazoum, 63 ans, fait partie d’un groupe en déclin de présidents élus et de dirigeants pro-occidentaux au Sahel, où une insurrection djihadiste a déclenché des coups d’État en Mali et le Burkina Faso.

En savoir plus« Dernier bastion de la démocratie au Sahel » : l’incertitude au Niger inquiète les alliés

Les putschistes ont exhorté jeudi « la population à rester calme » après que des jeunes hommes ont saccagé le siège du parti PNDS de Bazoum, incendiant des véhicules.

Ils s’étaient séparés d’un groupe de 1 000 personnes, majoritairement des jeunes, qui avaient manifesté dans la capitale.

Certains tenaient des drapeaux russes et scandaient des slogans anti-français et pro-Moscou.

« Nous voulons la même chose qu’au Mali et au Burkina Faso », a crié Alassane Alhousseini, étudiant de 19 ans.

« Nous voulons prendre notre destin en main. »

français et ONU les troupes ont été contraintes ces dernières années de se retirer du Mali voisin, mais Paris compte toujours 1 500 soldats au Niger. Le renversement de Bazoum pourrait mettre en doute l’avenir de leur déploiement.

(FRANCE 24 avec AFP, Reuters)

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