Un député conservateur a mis à profit son amitié de longue date pour nouer des liens avec le cercle restreint de Donald Trump, alors que le Canada se prépare au retour du président élu à la Maison Blanche le mois prochain, sur fond de menaces de tarifs douaniers dévastateurs.
Jamil Jivani a posté une photo sur les réseaux sociaux Samedi avec le vice-président élu JD Vance et le chef de l’opposition conservatrice britannique Kemi Badenoch. Une source au courant de la réunion a déclaré que les trois hommes avaient dîné à Arlington, en Virginie, non loin de Washington.
Ils ont discuté de l’importance de bâtir des relations solides entre les trois pays, a indiqué la source.
Vance et Jivani ont également discuté de la pétition du politicien canadien pour protéger les chrétiens et du problème de l’incendie de certaines églises ces dernières années. Vance a affiché son soutien à la pétition sur les réseaux sociaux la semaine dernière.
Le député conservateur canadien de Durham et le sénateur américain de l’Ohio sont amis depuis qu’ils ont tous deux fréquenté Yale. Jivani a déjà écrit sur leur relation étroite et s’est exprimé lors du mariage de Vance.
C’est la première fois que Jivani publie publiquement une rencontre avec son ami depuis les élections de novembre qui ont consolidé Vance en tant que commandant en second de Trump pour la prochaine administration.
La source a déclaré que Jivani avait invité le vice-président élu à venir dans sa circonscription ontarienne au cours de la nouvelle année et que Vance avait pour objectif de visiter Bowmanville, en Ontario.
La menace tarifaire de Trump pèse lourd
Cette démonstration de contacts transfrontaliers survient alors que le chef conservateur Pierre Poilievre tente de trouver une réponse aux menaces tarifaires de Trump contre les voisins les plus proches des États-Unis, à l’approche de la révision imminente de l’accord Canada-États-Unis-Mexique.
Des élections générales doivent avoir lieu d’ici octobre de l’année prochaine, mais elles pourraient avoir lieu plus tôt si les libéraux perdent la confiance de la Chambre. Le vainqueur sera chargé de la révision du pacte trilatéral en 2026.
Les sondages montrent depuis longtemps que les conservateurs sont en tête face aux libéraux au pouvoir du premier ministre Justin Trudeau.
En tant que chef de l’opposition, Poilievre a largement évité toute association ou critique à l’égard de Trump et des républicains à l’approche des élections américaines.
Mais les menaces de Trump de tarifs douaniers de 25 pour cent, qui, selon les économistes, seraient très préjudiciables à l’économie canadienne, ont forcé Poilievre à réagir.
Poilievre a d’abord qualifié les menaces de devoirs d’« injustifiées », mais a ensuite critiqué Trudeau pour sa faiblesse.
Lors d’une conférence de presse dimanche, Poilievre a déclaré que « chaque conservateur dirait à chaque Américain qu’un tarif douanier sur le Canada est une mauvaise idée. Nous devons donner la priorité au Canada ».
Trudeau a rencontré d’autres chefs de parti fédéral après son dîner surprise sans précédent avec Trump au club républicain de Mar-a-Lago en Floride.
Le premier ministre a demandé aux autres dirigeants de ne pas négocier publiquement contre le Canada en disant par exemple que la frontière est brisée, tout en amplifiant le message selon lequel les tarifs douaniers de Trump nuiraient également à l’économie américaine.
Mais en réponse, Poilievre a déclaré que Trudeau avait perdu le contrôle de dossiers gouvernementaux cruciaux, comme le budget et la frontière, et avait placé le Canada dans une position de faiblesse.
Trudeau a accusé Poilievre d’être inutile dans ses critiques lorsqu’il s’agit de traiter avec la nouvelle administration Trump. Trudeau a déclaré qu’il existe une tradition de longue date selon laquelle lorsque le pays est menacé d’une manière ou d’une autre, les Canadiens s’unissent pour le défendre.
Poilievre a répondu en disant que Trudeau conduisait des emplois au Canada vers le sud avec l’augmentation prévue de la taxe sur le carbone ce printemps.