Le chef de l’ONU met en lumière les « innovateurs » et exclut les États-Unis et la Chine du sommet sur le climat
Par Valérie Volcovici
NATIONS UNIES, 19 septembre (Reuters) – Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, réunira mercredi les chefs d’État et les chefs d’entreprise qu’il a identifiés comme prenant des mesures plus énergiques contre le changement climatique pour une réunion visant à créer une dynamique en amont du sommet sur le climat COP28.
Ne figurent pas sur la liste des 34 intervenants représentant les pays au Sommet sur l’ambition climatique de Guterres, les plus grands émetteurs mondiaux, la Chine et les États-Unis, ainsi que les Émirats arabes unis, hôte de la COP28 en décembre.
Le sommet comprendra des discours de dirigeants qui répondent à son appel à « accélérer » l’action climatique mondiale, notamment le Brésil, le Canada, l’Union européenne, le Pakistan, l’Afrique du Sud et Tuvalu.
Guterres a déclaré que l’un des objectifs était d’inciter à l’action des pays et des entreprises dont les plans climatiques n’étaient pas conformes à l’objectif climatique mondial.
Parmi les États non membres et les institutions financières internationales qui bénéficieront de plages de parole figurent Allianz, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, la ville de Londres et l’État de Californie.
L’envoyé spécial américain sur le changement climatique, John Kerry, participera au sommet mais ne prononcera pas de discours, a indiqué un porte-parole.
Le bureau du Secrétaire général a gardé un œil attentif sur la liste des orateurs invités. Le conseiller climatique de Guterres, Selwin Hart, a déclaré dans une interview accordée à Reuters cette semaine que le but du sommet n’était pas « d’embarrasser » les pays ou les entreprises qui n’ont pas réussi à se qualifier, mais d’inspirer davantage d’action de la part des autres.
Les critères de sélection d’un dirigeant pour prendre la parole comprennent des propositions visant à mettre à jour le plan climatique pré-2030 de son pays ; des objectifs actualisés pour atteindre des plans de transition énergétique à émissions nettes nulles qui s’engagent à ne pas utiliser de nouveau pétrole, gaz ou charbon ; et prévoit d’éliminer progressivement les combustibles fossiles.
Les nouvelles promesses de financement climatique ou les plans d’adaptation font également partie des critères de participation des pays.
Pour les entreprises, les villes et les institutions financières, l’ONU les oblige à présenter des plans de transition alignés sur les recommandations de l’ONU en matière d’intégrité, des objectifs de réduction des émissions pour 2025 incluant les émissions indirectes, ainsi que des plans d’élimination progressive des combustibles fossiles qui ne dépendent pas de la compensation carbone.
Guterres a été direct dans son évaluation publique des actions climatiques des pays et de leur capacité à atteindre l’objectif de l’accord de Paris visant à limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5°C.
« Je ne suis pas sûr que tous les dirigeants ressentent la pression. Les actions sont extrêmement insuffisantes », a-t-il déclaré dans son discours d’ouverture de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Un rapport publié par l’ONU plus tôt ce mois-ci a déclaré que les engagements nationaux existants en matière de réduction des émissions étaient insuffisants pour maintenir les températures sous le seuil de 1,5°C. Plus de 20 gigatonnes de réductions supplémentaires de CO2 étaient nécessaires au cours de cette décennie – et zéro émission nette à l’échelle mondiale d’ici 2050 – pour atteindre les objectifs.
La mission chinoise auprès des Nations Unies et des Émirats arabes unis n’a pas immédiatement répondu aux commentaires.
(Reportage de Valérie Volcovici ; édité par Stephen Coates)