Le chef de la Banque centrale du Liban a de nouveau été inculpé de corruption mercredi, cette fois après avoir omis de se présenter pour un interrogatoire devant une équipe juridique européenne en visite à Beyrouth dans le cadre d’une enquête sur le blanchiment d’argent liée au gouverneur, ont indiqué des responsables.
Selon les autorités judiciaires, le gouverneur Riad Salameh, son frère Raja Salameh et une associée, Marianne Hoayek, ont été accusés de corruption et placés en détention. Leurs avoirs ont également été gelés.
L’affaire est distincte des autres procédures judiciaires contre Salameh en cours au Liban. Fin février, le procureur général de Beyrouth, Raja Hamoush, a accusé les trois hommes de corruption, notamment de détournement de fonds publics, de faux, d’enrichissement illicite, de blanchiment d’argent et de violation des lois fiscales.
LA MONNAIE DU LIBAN ATTEINT UN RECORD BAS ALORS QUE LES BANQUES DU PAYS REPRENNENT LA GRÈVE
La juge Helena Iskandar, qui représente l’État libanais lors de l’interrogatoire dans le cadre de l’enquête européenne, a déposé mercredi les accusations contre le gouverneur et les deux autres, ont indiqué les responsables. Ils ont parlé sous couvert d’anonymat pour discuter de l’affaire.
La délégation européenne – composée de représentants de la France, de l’Allemagne et du Luxembourg – a passé environ deux heures au palais de justice de Beyrouth à attendre Salameh. Les Européens devaient interroger Salameh par l’intermédiaire d’un autre juge libanais, faisant office d’intermédiaire. En vertu des lois libanaises, ils ne peuvent pas interroger directement Salameh.
Riad Salameh, le gouverneur de la Banque centrale du Liban, s’exprime lors d’une conférence de presse à Beyrouth, au Liban, le 11 novembre 2019. Un juge libanais a inculpé le 23 février 2023 le gouverneur de la banque centrale du pays, son frère et un associé avec la corruption. (AP Photo/Hussein Malla, Dossier)
LE GOUVERNEUR DE LA BANQUE CENTRALE DU LIBAN ET 2 AUTRES ACCUSÉS DE CORRUPTION ET DE DÉVERSEMENT DE FONDS PUBLICS
L’avocat de Salameh s’est présenté et a déposé une pétition pour que son client ne soit pas interrogé par des autorités judiciaires étrangères. La requête a été rejetée par le parquet et une nouvelle séance était prévue jeudi. Il n’était pas clair si Salameh se présenterait à ce moment-là.
Il s’agissait de la deuxième visite de la délégation européenne à Beyrouth après un voyage en janvier, au cours duquel elle a interrogé neuf personnes, dont des responsables actuels et anciens de la banque centrale, ainsi que les dirigeants de plusieurs banques du pays méditerranéen en crise.
CLIQUEZ ICI POUR OBTENIR L’APPLICATION FOX NEWS
La délégation européenne enquête sur le blanchiment de quelque 330 millions de dollars. L’interrogatoire devait durer jusqu’à vendredi, ont indiqué les autorités judiciaires.
Le Liban est aux prises avec la pire crise économique et financière de son histoire moderne. L’effondrement économique, qui a commencé en octobre 2019 et est enraciné dans des décennies de corruption et de mauvaise gestion par la classe politique du pays, a plongé plus de 75 % de la population de ce petit pays de 6 millions d’habitants dans la pauvreté.