Actualité politique | News 24

le candidat de l’opposition quitte son pays pour l’Espagne où l’asile politique lui sera accordé

Edmundo Gonzalez Urrutia, qui vivait depuis plus d’un mois dans la clandestinité, était visé depuis le 3 septembre par un mandat d’arrêt. Les autorités lui ont cependant accordé un sauf-conduit.

Le candidat de l’opposition qui revendique la victoire à la présidentielle du 28 juillet face à Nicolas Maduro, Edmundo Gonzalez Urrutia, a quitté samedi 8 septembre à la surprise générale le Venezuela pour l’Espagne qui lui a accordé l’asile. Les autorités vénézuéliennes lui ont délivré un sauf-conduit «dans l’intérêt de la paix» dans le pays.

Le Venezuela est plongé dans une crise politique depuis le examen qui a vu Nicolas Maduro reconduit pour un troisième mandat de six ans. L’opposition conteste cette réélection.

Réfugié à l’ambassade d’Espagne

«Aujourd’hui, 7 septembre, Edmundo Gonzalez Urrutia (…) a quitté le pays. Après s’être réfugié volontairement à l’ambassade d’Espagne à Caracas il y a quelques jours, il a demandé l’asile politique au gouvernement espagnol»a écrit la vice-présidente Delcy Rodriguez sur les réseaux sociaux. «Le Venezuela a accordé les sauf-conduits nécessaires dans l’intérêt de la paix et de la tranquillité politique du pays»at-elle affirmé.

«Je confirme qu’il est parti vers l’Espagne»a déclaré à l’AFP l’avocat d’Edmundo Gonzalez Urrutia, José Vicente Haro, indiquant qu’il ne pouvait pas faire d’autres commentaires. Selon une source proche de l’opposition, il aurait quitté le Venezuela avec sa femme, Mercedes.

«À sa demande, Edmundo Gonzalez vole vers l’Espagne à bord d’un avion de l’armée de l’air espagnole. Le gouvernement espagnol s’engage à respecter les droits politiques et l’intégrité physique de tous les Vénézuéliens.»a précisé le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares sur les réseaux sociaux, reprenant les termes d’un communiqué du gouvernement. L’Espagne lui accordera «naturellement» l’asile politique, at-il affirmé.

Dans de brèves déclarations à la télévision espagnole lors d’une escale au sultanat d’Oman sur la route de la Chine, José Manuel Albares a précisé avoir parlé avec Edmundo González. «Il m’a transmis ses remerciements au gouvernement [espagnol] et à l’Espagne»a précisé le chef de la diplomatie espagnole, ajoutant que l’opposant vénézuélien allait «bien». «La position du gouvernement espagnol n’a absolument pas changé par rapport à ce qu’elle était avant le départ d’Edmundo González» du Venezuela, at-il assuré, démentant ainsi qu’il y ait pu y avoir le moindre accord entre Madrid et le régime du président Nicolas Maduro. L’Espagne, at-il dit, réitère «l’exigence que soient présentés les procès-verbaux» des bureaux de vote lors des élections présidentielles du 28 juillet et «qu’ils puissent être vérifiés»a poursuivi José Manuel Albares. L’Espagne, at-il poursuivi, «ne va reconnaître aucune prétendue victoire» de Nicolas Maduro si ces conditions ne sont pas remplies.

Mandat d’arrêt

L’ancien ambassadeur, Edmundo Gonzalez Urrutia, 75 ans, avait accepté de remplacer au pied levé comme candidate la cheffe de l’opposition Maria Corina Machado, déclarée inéligible. L’opposant, qui vivait depuis plus d’un mois dans la clandestinité, était visé depuis le 3 septembre par un mandat d’arrêt pour ne pas s’être présenté à trois convocations du parquet concernant une enquête sur le site internet de l’ opposition qui le donne vainqueur.

L’enquête porte notamment sur des accusations de «désobéissance aux lois», «conspiration», «usurpation de fonctions» et « sabotage ». L’opposition et de nombreux observateurs considèrent la justice aux ordres du pouvoir. Le procureur général Tarek William Saab a annoncé qu’il le ferait «d’importantes déclarations» dimanche matin.

Manifestations spontanées

Nicolas Maduro, dont la victoire a été validée par la Cour suprême le 22 août, a été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le Conseil national électoral (CNE), qui n’a pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote , se disant victime d’un piratage informatique.

Une telle attaque informatique est jugée peu crédible par l’opposition et de nombreux observateurs, qui y voient une manœuvre du pouvoir pour éviter de divulguer le décompte exact. Selon l’opposition, qui a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 60% des voix. Les États-Unis, l’Union européenne et plusieurs pays d’Amérique latine ne répondent pas à la réélection de Nicolas Maduro. Une grande partie de la communauté internationale n’avait déjà pas reconnu sa réélection en 2018 à la question d’un boycott scrutateur par l’opposition qui avait crié à la fraude.

Après l’annonce de sa réélection le 28 juillet dernier, des manifestations spontanées ont éclaté. Elles ont fait 27 morts et 192 blessés, tandis que quelque 2400 personnes ont été arrêtées, de source officielle.

Tensions avec le Brésil

Le départ d’Edmundo Gonzalez Urrutia a éclipsé les bras de fer samedi entre Caracas et Brasilia autour de la résidence de l’ambassade d’Argentine où sont réfugiés six cadres de l’opposition depuis mars. Caracas en effet révoqué de « manière immédiate » l’autorisation donnée au Brésil de représenter l’Argentine dans le pays, et notamment de gérer la résidence de l’ambassade.

Les autorités vénézuéliennes assurent qu’elles disposent de «preuves» de «l’utilisation de la mission pour la planification d’actions terroristes» et de tentatives d’assassinat du président Maduro par les six opposants. Le ministère brésilien des Affaires étrangères a immédiatement rappelé à Caracas «l’inviolabilité des installations de la mission diplomatique argentine».

Le Venezuela a rompu le 29 juillet ses relations diplomatiques avec sept pays d’Amérique latine, dont l’Argentine, qui ne reconnaissaient pas la réélection contestée de Nicolas Maduro. L’opposition vénézuélienne a déclaré samedi matin le « siège » par les forces de l’ordre de la résidence, où elle selon l’électricité a été coupée. Depuis vendredi soir, elle est encerclée des forces de sécurité, ont constaté des journalistes de l’AFP.

 » data-script= »https://static.lefigaro.fr/widget-video/short-ttl/video/index.js » >

Source link