Les permis de travail et d’études ne seront plus disponibles pour les porte-drapeaux aux points d’entrée au Canada.
Les porte-drapeaux sont des ressortissants étrangers titulaires du statut de résident temporaire au Canada qui quittent le pays et y reviennent pour accéder aux services d’immigration, tels que les permis de travail ou d’études, à un point d’entrée plutôt que de soumettre une demande de renouvellement auprès d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.
Le Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) rapporte que plus de 69 300 drapeaux ont été traités entre le 1er avril 2023 et le 31 mars 2024, principalement dans les régions du Pacifique, du sud de l’Ontario et du Québec.
« Ce changement nous permettra de rationaliser davantage les activités à nos points d’entrée et permettra aux agents frontaliers canadiens et américains de se concentrer sur ce pour quoi ils ont été formés par des experts : le contrôle des frontières », a déclaré lundi le ministre de la Sécurité publique, David McGuinty, dans un communiqué.
Cette annonce s’inscrit dans le cadre d’une initiative plus large visant à renforcer la sécurité des frontières canadiennes à l’approche de l’investiture du président élu des États-Unis, le 20 janvier.
Le Canada s’est concentré sur le renforcement de la sécurité de ses frontières afin de dissuader Trump d’imposer de lourds droits de douane de 25 % sur tous les produits canadiens. Il affirme que sa menace tarifaire répond aux préoccupations concernant la sécurité des frontières, les migrants et les drogues illégales, en particulier le fentanyl.
La mise à jour économique de l’automne du gouvernement libéral prévoyait 1,3 milliard de dollars sur six ans pour un programme de sécurité frontalière. Cela comprend l’achat d’hélicoptères et de drones pour renforcer la surveillance de la frontière commune et des dépenses supplémentaires pour l’ASFC, la GRC, la Sécurité publique Canada et le Centre de la sécurité des télécommunications Canada. Mais la déclaration ne donne pas de détails sur la façon dont cet argent sera dépensé.
C’est en partie cet engagement envers la sécurité des frontières et la guerre tarifaire imminente au Canada qui ont conduit l’ancienne vice-première ministre et ministre des Finances, Chrystia Freeland, à démissionner du cabinet.
Dans sa lettre de démission adressée au premier ministre Justin Trudeau, Freeland a déclaré que les deux hommes étaient en désaccord sur la meilleure voie à suivre face à la menace tarifaire de Trump.
« Nous devons prendre cette menace extrêmement au sérieux », écrit-elle dans sa lettre. « Cela signifie garder notre poudre budgétaire au sec aujourd’hui, afin que nous ayons les réserves dont nous pourrions avoir besoin pour une guerre tarifaire à venir. »
L’ASFC affirme que les changements apportés aux drapeaux ont été apportés pour permettre au Canada et aux États-Unis de « gérer efficacement les opérations frontalières et de maintenir l’intégrité de notre frontière commune ».
« Une relation canado-américaine solide permet aux personnes et aux marchandises de circuler en toute sécurité tout en protégeant les deux côtés de la frontière. Les drapeaux sont inutiles et détournent les ressources des activités critiques d’application de la loi », a déclaré le ministre de l’Immigration, Marc Miller, dans un communiqué.
L’ASFC affirme que dans certaines « circonstances limitées », des permis de travail et d’études peuvent être délivrés à des personnes qui autrement répondraient aux critères d’un observateur de signaleur, notamment : citoyens et résidents permanents des États-Unis ; les camionneurs qui doivent quitter le Canada pour travailler ; professionnels et techniciens dans le cadre d’accords de libre-échange avec les États-Unis/Mexique, le Chili, le Panama, le Pérou, la Colombie et la Corée du Sud ; et les époux ou conjoints de fait de professionnels et de techniciens dans le cadre d’accords de libre-échange avec le Panama, la Colombie et la Corée du Sud.
Les personnes qui ne répondent pas aux circonstances limitées et tentent de mâter un drapeau seront redirigées vers Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada pour soumettre leur demande.