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Le Canada « mal préparé » pour la transition vers l’énergie propre (rapport)

Alors que le secteur de l’énergie propre se développe à l’échelle mondiale, les communautés et les travailleurs canadiens qui dépendent du secteur pétrolier et gazier s’inquiètent également de plus en plus, car un nouveau rapport indique que les gouvernements fédéral et provinciaux pourraient être « mal préparés » pour une transition en douceur.

L’Institut international du développement durable (IISD) a détaillé ses conclusions dans un rapport publié mardi, indiquant l’inquiétude des communautés à travers le Canada et les milliers d’emplois qui devront subir une baisse de la demande alors que le Canada se dirige vers l’énergie propre.

« À mesure que les économies se décarbonisent, les risques et les coûts économiques associés à la dépendance continue du Canada à l’égard des combustibles fossiles s’intensifieront avec le temps. Ces risques et ces coûts doivent être pris en compte dans les décisions politiques et commerciales et signalés aux investisseurs », a déclaré Nichole Dusyk, conseillère principale en politiques de l’IIDD, dans un communiqué de presse.

« Les conséquences de ne pas le faire sont potentiellement catastrophiques pour une main-d’œuvre et les communautés qui dépendent de cette industrie. »

BAISSE DE LA DEMANDE DE PÉTROLE, LE MARCHÉ DU GAZ NATUREL VAGUE

Selon le rapport, la demande de pétrole devrait culminer et diminuer d’ici 2030, en grande partie à cause de la demande accrue de produits électriques comme les véhicules électriques. Bien que la deuxième plus grande utilisation finale du pétrole, les plastiques, puisse encore maintenir le marché à flot pendant un certain temps, le rapport indique que cela ne suffira pas à changer le déclin au-delà de 2030.

Quant au gaz, le rapport indique que le marché du gaz naturel est devenu de plus en plus instable en raison des prix élevés du gaz et du passage à d’autres options renouvelables. Étant donné que les États-Unis sont l’un des principaux acheteurs de pétrole et de gaz canadiens, le rapport indique que la loi sur la réduction de l’inflation de l’administration Biden accélérera la transition vers l’énergie propre et aura un impact significatif sur les producteurs canadiens.

Les chercheurs affirment que les collectivités qui dépendent des combustibles fossiles, comme en Alberta, en Saskatchewan et en Colombie-Britannique, seront les plus vulnérables au cours de ce changement, car leur taux moyen d’emploi direct total varie de 9,3 % à plus de 30 % en 2016. La durabilité des emplois a été l’une des principales préoccupations du rapport indique que plus de 53 000 emplois ont été supprimés entre 2014 et 2019. Ces suppressions ont été effectuées pendant une période d’augmentation de la production de pétrole et une fois la pandémie survenue, 17 000 emplois supplémentaires ont été supprimés au début de 2021.

LES GOUVERNEMENTS DOIVENT ASSUMER DES RÔLES « ACTIFS »

Un rapport du gouvernement fédéral indique que la main-d’œuvre du Canada ne sera pas gravement touchée pendant sa transition vers l’énergie propre. Le plan d’emploi de 32 pages publié en février indiquait que les emplois dans le secteur de l’énergie propre entraîneraient probablement une pénurie de travailleurs pour les combler.

Malgré cela, et malgré d’autres initiatives fédérales visant à soutenir la décarbonisation du pétrole et du gaz, le rapport indique que les gouvernements fédéral et provinciaux doivent se concentrer sur quatre actions clés pour assurer efficacement la transition du pays et atteindre les objectifs climatiques nets zéro.

L’IISD recommande le renforcement des politiques climatiques qui appuient la transition des travailleurs vers l’économie nette zéro par le biais de la Loi canadienne sur les emplois durables, le soutien aux plans des gouvernements autochtones en matière de diversification économique, la mise à jour des politiques fiscales pour inclure les attentes d’un marché pétrolier et gazier en déclin, comme ainsi que de se préparer à planifier une baisse de la production au lieu d’une expansion.

En fin de compte, le rapport suggère une approche « à l’échelle de la fédération » entre les gouvernements fédéral et provinciaux pour s’assurer qu’il y a une compétence partagée pour répondre aux besoins de chaque région et de leurs ressources naturelles.


Avec des fichiers de La Presse canadienne.

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