Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a convoqué jeudi l’ambassadeur de France dans le pays pour protester contre un vote des législateurs français visant à reconnaître la région du Haut-Karabakh comme une république indépendante.
« Le 26 novembre 2020, l’ambassadeur de France en Azerbaïdjan Zakari Gross a été convoqué au ministère des Affaires étrangères », a indiqué le ministère des Affaires étrangères du pays dit dans un communiqué.
Au cours de la réunion, une note de protestation du ministère des Affaires étrangères de la République d’Azerbaïdjan a été présentée à l’ambassadeur dans le cadre de l’adoption de la résolution «Nécessité de la reconnaissance de la République du Haut-Karabakh» par le Sénat français en novembre 25 de cette année.
« La ferme protestation de l’Azerbaïdjan contre la résolution, qui contredit les normes et principes du droit international, la Charte des Nations Unies, l’Acte final d’Helsinki et les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU de 1993 ont été portées à l’attention de l’ambassadeur de France », a-t-il ajouté. .
L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont mené une guerre sanglante contre le Haut-Karabakh au début des années 90 qui s’est soldée par une trêve. Des épisodes de violence sporadiques se sont produits depuis.
La région montagneuse se trouve en Azerbaïdjan mais a été contrôlée par des Arméniens de souche soutenus par l’Arménie.
La violence a de nouveau éclaté entre les deux anciens États soviétiques le 27 septembre, les deux parties se blâmant mutuellement pour la dernière flambée – la pire depuis des décennies.
Des centaines de personnes ont été tuées et des dizaines de milliers déplacées.
Il s’est terminé par une trêve négociée par la Russie le 9 novembre dans laquelle l’Arménie a accepté de renoncer à 20% du territoire capturé par les autres camps lors de récentes escarmouches et de céder le contrôle de plusieurs zones en dehors de la région détenues par les forces arméniennes.
le résolution adoptée par la chambre haute de France mercredi est symbolique et non juridiquement contraignant, ce qui signifie que Paris n’a pas à reconnaître la région comme un pays indépendant, mais est une forte manifestation de soutien à la communauté arménienne en France.
Néanmoins, cette décision a suscité l’indignation en Azerbaïdjan, qui avait précédemment critiqué la France pour avoir pris une position «pro-arménienne» dans le conflit.
Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté jeudi devant l’ambassade de France dans la capitale, Bakou, en scandant « France, soyez juste! ». Le ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan a déclaré mercredi dans un communiqué que le document ne pouvait être considéré que « comme une provocation » et a souligné qu’il « n’avait aucune force légale ».
Le ministère arménien des Affaires étrangères a cependant accueilli le mouvement comme « une étape cruciale vers la reconnaissance du droit et de l’autodétermination ».