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L’auditeur fédéral affirme que le programme de prêts en cas de pandémie manquait de contrôle sur les dépenses contractuelles

Le programme de prêts du gouvernement fédéral destiné aux petites entreprises en période de pandémie a été confronté à un certain nombre de problèmes de passation de marchés en raison d’un manque de surveillance, a constaté le vérificateur général du Canada.

Le Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC) a été instauré au plus fort de la pandémie pour aider les petites entreprises contraintes de fermer ou de limiter leurs activités en raison des mesures de santé publique. Le programme offrait des prêts sans intérêt garantis par le gouvernement fédéral. Une partie du prêt serait annulée s’il était remboursé dans un certain délai.

Un rapport du vérificateur général du Canada publié lundi indique que le programme a pu accorder rapidement des prêts aux entreprises en difficulté et qu’une grande majorité des fonds sont allés aux entreprises éligibles. Mais l’audit a révélé des « faiblesses importantes » dans la gestion contractuelle du programme.

Exportation et développement Canada (EDC), la société d’État responsable de l’administration du programme de prêts, s’est fortement appuyée sur des contrats à fournisseur unique avec un seul entrepreneur pour exécuter le programme.

Plus de 90 pour cent des 230 millions de dollars de dépenses administratives ont été versés à Accenture, une société de services professionnels et informatique, sur la base de contrats à fournisseur unique, indique le rapport.

EDC a signalé dès le début du processus qu’elle n’avait pas la capacité d’administrer le programme seule et qu’elle devrait faire appel à une aide extérieure, note le rapport. Mais la société d’État « a externalisé de nombreux aspects clés de la gestion du programme CUEC sans mettre en place de solides freins et contrepoids », indique le rapport.

Plus précisément, EDC a permis à Accenture de déterminer la portée et les prix de ses contrats sans aucune difficulté.

L’entreprise a choisi sa propre filiale pour un contrat

L’audit a révélé qu’Accenture avait été chargée de mener un processus de sélection informel pour identifier un fournisseur qui gérerait un système comptable permettant de suivre et de contrôler les prêts et les recouvrements. Accenture a finalement recommandé l’une de ses propres filiales pour le contrat de 36 millions de dollars, même si d’autres fournisseurs répondaient aux exigences techniques pour cet aspect du programme. La recommandation d’Accenture a été acceptée par EDC, indique le rapport.

« À notre avis, il s’agissait d’un conflit d’intérêts qu’EDC n’a pas géré. De plus, nous notons qu’Accenture a été rémunérée pour mener un processus au cours duquel elle a finalement remporté le contrat. Ces pratiques ne sont pas conformes aux principes d’équité et d’approvisionnement d’EDC. transparence », indique le rapport.

Une pancarte à Winnipeg montre comment une entreprise a géré les restrictions de confinement au milieu de la pandémie de COVID-19 au printemps 2021. (Tyson Koschik/CBC)

Des problèmes liés à la possibilité de continuer à compter sur Accenture pour l’administration du programme ont été identifiés alors qu’EDC commençait à réfléchir à la manière de commencer à recouvrer les prêts en souffrance. EDC a commencé à élaborer un processus concurrentiel pour l’administration de cet aspect du programme CUEC.

Mais « les retards persistants dans la planification de cette phase par le ministère des Finances Canada et le manque de clarté quant aux rôles et responsabilités en matière de recouvrement des prêts en souffrance » ont conduit EDC à abandonner son processus concurrentiel et à s’en remettre finalement à Accenture pour cet aspect du programme, le rapport dit.

La vérification a révélé que 91 pour cent des bénéficiaires du CUEC étaient admissibles aux prêts qu’ils ont reçus. Mais environ 3,5 milliards de dollars de prêts sont toujours allés à des candidats non éligibles.

Le vérificateur général a constaté que la vérification de l’admissibilité aux exigences initiales – connue sous le nom de volet de paie – était en grande partie réussie et précise. Mais le rapport a identifié des problèmes d’éligibilité dans le cadre d’un ensemble élargi d’exigences introduites plus tard dans le programme.

EDC a trouvé 30 bénéficiaires inéligibles à ce volet élargi, qui était basé sur des dépenses non reportables telles que le loyer, par opposition à la masse salariale de l’entreprise. Mais le vérificateur général estime qu’il pourrait y avoir jusqu’à 26 000 candidats qui ne répondraient pas à ces exigences.

Le rapport indique qu’EDC a approuvé certains prêts au titre du flux de dépenses non reportables sur la base des recommandations d’Accenture, « même si la documentation indiquait clairement l’inéligibilité ou si des informations de base manquaient ».

Certains des documents acceptés ne comportaient pas de nom d’entreprise ou incluaient des dépenses qui ne correspondaient pas à la période d’éligibilité.

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