Actualité culturelle | News 24

L’ancienne Jéricho ajoutée à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO pour la Palestine

Un comité de l’ONU a voté dimanche la reconnaissance des ruines situées près de la ville de Jéricho en Cisjordanie comme site du patrimoine mondial, une décision qui pourrait provoquer des réactions négatives de la part d’Israël, qui s’est heurté aux Nations Unies dans le passé au sujet des désignations dans les territoires palestiniens.

Le vote a eu lieu lors d’une réunion du Comité du patrimoine mondial, supervisée par l’UNESCO, l’agence de protection culturelle de l’ONU, dans la capitale saoudienne, Riyad. Il a ajouté le site préhistorique de « l’ancienne Jéricho/Tell es-Sultan (État de Palestine) », y compris une source voisine, à la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, portant à quatre le nombre de sites palestiniens inscrits.

La zone se trouve en Cisjordanie occupée, dont Israël s’est emparé avec Gaza et Jérusalem-Est lors de la guerre de 1967. Jéricho est administrée par l’Autorité palestinienne, qui a proposé la candidature du site.

Jéricho, habituellement endormie, devient un point chaud dans la spirale des violences en Cisjordanie

« Les ressources naturelles et l’emplacement stratégique de l’ancienne Jéricho/Tell es-Sultan en ont fait… un nœud majeur du développement humain pendant des millénaires », a écrit le ministère palestinien du Tourisme et des Antiquités dans un résumé destiné au comité. « Les habitants d’aujourd’hui boivent l’eau des mêmes sources et irriguent les mêmes champs » que les habitants de l’ancienne Jéricho.

La ville est l’un des endroits les plus anciens au monde continuellement habités, ayant attiré une colonie permanente dès le 9e millénaire avant JC. Les fouilles y ont mis au jour des traces de populations néolithiques et des matériaux du bronze ancien et moyen.

Mais Israël, qui compte neuf sites classés au patrimoine mondial, s’est opposé dimanche à cette désignation.

Dans une déclaration relayée par les médias israéliens, le ministère des Affaires étrangères a déclaré que cette décision était « un autre signe de l’utilisation cynique de l’UNESCO par les Palestiniens » et de leur « politisation de l’organisation ».

Israël a quitté l’UNESCO en 2019 après avoir décrit un sanctuaire de la ville biblique d’Hébron comme un site palestinien du patrimoine mondial « en danger ». Le site, connu sous le nom de Tombeau des Patriarches, est situé dans la vieille ville d’Hébron et date du 1er siècle après JC. Il est important dans le judaïsme, le christianisme et l’islam.

Les responsables israéliens ont accusé l’UNESCO de minimiser les liens entre les Juifs et la Terre Sainte. Mais Israël est resté partie à la Convention du patrimoine mondial et a envoyé une délégation à la réunion de Riyad le 10 septembre.

La délégation était dirigée par le chef de l’Autorité israélienne des antiquités et constituait la première visite publique de responsables israéliens en Arabie saoudite. Les deux pays sont en pourparlers pour normaliser leurs relations, avec le soutien des États-Unis.

D’autres pays du Golfe Persique, dont Bahreïn et les Émirats arabes unis, ont établi des relations diplomatiques avec Israël. Mais Riyad est resté bloqué, insistant pour qu’Israël et les Palestiniens s’entendent d’abord sur une solution à deux États.

Les désignations UNESCO ont longtemps été compliquées par la politique et les conflits. Le rôle de l’agence est d’identifier, de protéger et de préserver les sites d’importance naturelle ou culturelle. Le processus de sélection a été critiqué dans d’autres pays, comme en Syrie et au Cachemire.

Dans les territoires palestiniens, l’UNESCO a désigné trois autres sites : l’église de la Nativité et le chemin de pèlerinage de Bethléem ; le paysage des collines de Battir, composé de vignes et d’oliviers ; et la vieille ville d’Hébron.