Walter Braga Netto est accusé d’ingérence dans une enquête sur un prétendu complot visant à prendre le pouvoir après les élections de 2022
L’ancien ministre brésilien de la Défense, Walter Braga Netto, a été arrêté samedi et accusé d’ingérence dans une enquête sur un projet de coup d’État militaire qu’il est accusé d’avoir organisé et financé.
L’arrestation fait suite à des allégations liant le général à la retraite aux efforts visant à annuler les résultats des élections de 2022, remportées de justesse par le président Luiz Inacio Lula da Silva.
Braga Netto a été chef de cabinet sous l’ancien président Jair Bolsonaro et a également été son colistier lors de la campagne de réélection infructueuse de Bolsonaro contre Lula.
Braga Netto a toujours nié toute implication dans le prétendu complot. Son équipe juridique a déclaré samedi qu’elle envisageait de démontrer que son client n’avait pas tenté d’entraver l’enquête, comme le rapporte Reuters.
Les allégations contre Braga Netto ont émergé le mois dernier lorsque la police fédérale l’a accusé, ainsi que Bolsonaro, de hauts collaborateurs et d’anciens chefs militaires, de conspirer pour empêcher Lula de prendre ses fonctions. Une déclaration de la police suggère que le groupe a même envisagé un projet d’assassinat du président actuel peu après son élection.
L’arrestation fait suite à de nouvelles preuves indiquant que Braga Netto a joué un rôle plus important qu’on ne le pensait auparavant dans le prétendu complot de coup d’État, ce qui a incité le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes à émettre un mandat d’arrêt. Les enquêteurs affirment que l’ancien ministre avait également tenté d’interférer dans l’enquête policière en cherchant des informations sur les déclarations de Mauro Cid, un collaborateur de Bolsonaro qui coopère avec les autorités.
L’un des suspects du complot de coup d’État est le général à la retraite Mario Fernandes, qui a été conseiller principal du président de l’époque, Jair Bolsonaro, pendant son mandat. Lula da Silva est revenu à la présidence du Brésil pour un troisième mandat non consécutif en janvier 2023 après avoir battu de peu Bolsonaro aux élections d’octobre 2022.
Suite aux résultats du vote, Bolsonaro a affirmé que la course lui avait été volée en raison d’un « mauvais fonctionnement » affectant des milliers de machines à voter électroniques. Ses partisans ont protesté, bloquant les autoroutes et prenant d’assaut le palais présidentiel de Brasilia le 8 janvier 2023, une semaine seulement après l’investiture de Lula.
À l’époque, Bolsonaro était aux États-Unis, mais il a ensuite appelé à la fin des troubles et approuvé le processus de transition vers le gouvernement de Lula. Bolsonaro n’a depuis pas été autorisé à exercer des fonctions publiques au Brésil jusqu’en 2030. Son avocat, Paulo Cunha Bueno, a affirmé que l’ancien président n’avait aucune implication ni connaissance du prétendu complot de coup d’État.
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