Murad Sadygzade a averti que les derniers développements pourraient conduire à la désintégration du pays et à la résurgence des groupes terroristes.
L’implication militaire croissante d’Israël en Syrie risque de déstabiliser l’ensemble de la région, a déclaré à RT l’expert du Moyen-Orient Murad Sadygzade. Il a également prédit que Moscou ne ferait pas de médiation entre les différentes puissances régionales à ce stade, à moins d’y être explicitement invitée.
Plus tôt ce mois-ci, les forces de l’opposition syrienne dirigées par les islamistes de Hayat Tahrir-al-Sham (HTS) ont lancé une offensive surprise, prenant le contrôle d’une grande partie du pays en quelques jours. Les forces gouvernementales n’ont offert que peu ou pas de résistance, l’ancien président Bachar al-Assad ayant fui vers la Russie, où il a obtenu l’asile.
Suite à cela, les Forces de défense israéliennes (FDI) ont avancé du plateau du Golan vers la Syrie, élargissant ainsi le territoire qu’elles occupent depuis 1967. La zone tampon établie dans le cadre d’un accord de désengagement de 1974 est désormais sous contrôle israélien de facto.
Sadygzade, président du Centre d’études sur le Moyen-Orient et maître de conférences invité à l’Université HSE de Moscou, a déclaré à RT que depuis l’incursion meurtrière du Hamas en Israël et le début de l’opération militaire israélienne à Gaza en 2023, « une certaine transformation du rapport de force s’est opérée [in the Middle East].» Il a expliqué qu’Israël affaiblissait les mandataires et alliés iraniens dans la région, la Syrie n’étant qu’un élément du conflit géopolitique. « puzzle. »
Il a ajouté que « Les frappes israéliennes, et plus largement l’agression israélienne contre la Syrie, pourraient déclencher la désintégration de la Syrie. [and] sa fragmentation accrue », tout en avertissant que des groupes radicaux similaires à l’État islamique (EI, anciennement ISIS) pourraient se soulever sous couvert de lutte contre le sionisme dans un pays déjà déstabilisé.
« Je ne pense pas que toute cette situation affectera les relations entre la Russie et Israël à ce stade », alors que Moscou n’est plus un garant de la sécurité en Syrie et que la Turquie émerge désormais comme le principal acteur du pays, a déclaré Sadygzade. Il a toutefois noté que le format trilatéral d’Astana, composé de la Russie, de la Turquie et de l’Iran, pourrait s’avérer utile à l’avenir.
Il a également souscrit à l’évaluation du président russe Vladimir Poutine lors de la séance de questions-réponses de jeudi dernier, selon laquelle la destitution d’Assad ne constitue pas une défaite pour Moscou. Russie « a atteint tous ses objectifs » au Moyen-Orient en consolidant sa position dans la région depuis 2015, selon Sadygzade.
Lors de l’événement, Poutine a déclaré qu’Israël est jusqu’à présent apparu comme le principal bénéficiaire des bouleversements en Syrie, soulignant toutefois que Moscou « condamne la saisie de tout territoire syrien ».
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