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La vraie douleur, A | Critiques de films Reelviews

La vraie douleur, A | Critiques de films Reelviews

Une vraie douleurle deuxième effort de l’acteur/scénariste/réalisateur Jesse Eisenberg, combine des éléments d’une comédie dramatique entre copains dépareillées avec un récit de voyage. Ce dernier transforme certaines parties de la Pologne d’un décor en un personnage. En fait, il y a des moments où les acteurs humains sont éclipsés par le lieu dans lequel se déroule le récit. Il ne se passe pas grand-chose à l’extérieur au cours des quelque 90 minutes du film. Il s’agit de deux cousins, Benji et David Kaplan (Kieran Culkin et Jesse Eisenberg), venus visiter le pays natal de leur grand-mère récemment décédée pour mieux comprendre les défis de sa vie. En chemin, ils se connectent, se déconnectent et se reconnectent les uns aux autres. C’est une histoire qui remonte bien avant le début du film et qui se poursuivra bien après sa fin.

Benji et David voyagent à travers la Pologne au sein d’un petit groupe, commençant à Varsovie puis se dirigeant vers des endroits comme Lublin. Tout le monde, sauf le leader, un Britannique attachant nommé James (Will Sharpe), est juif. Marcia (Jennifer Grey) est seule et cherche une voie à suivre après que son mari l’a abandonnée de manière inattendue. Il y a aussi un couple plus âgé, Mark et Diane (Daniel Oreskes et Liza Sadovy), et Eloge (Kurt Egyiawan), un converti au judaïsme qui a cherché le réconfort de la religion après avoir survécu au génocide rwandais. Eisenberg donne aux personnages secondaires leurs moments mais c’est avant tout l’histoire de Benji et David donc c’est là que repose l’accent.

Afin d’apprécier Une vraie douleuril faut rétrograder pour profiter de l’interaction entre les deux alors qu’ils se promènent en Pologne. La complexité de leur relation est au cœur du scénario. Les cousins ​​ont des personnalités radicalement différentes et cela influence leur interaction. Benji est extraverti, peut-être bipolaire (il a des épisodes maniaques et a peut-être tenté de se suicider) et magnétique. David, marié et père d’un jeune enfant, est réticent et réservé, souvent dépassé par la personnalité de Benji et par le sentiment qu’il doit s’excuser pour les excès de son cousin. Ce sont de l’huile et du vinaigre mais il y a des moments où, secoués vigoureusement, ils forment une émulsion.

Une vraie douleur ne mène pas à un grand point culminant émotionnel. C’est émotionnellement vrai et donc pas manipulateur. Cela se termine de la même manière discrète qui caractérise la majorité du film. Et, bien qu’il y ait des moments (petits et grands) où l’humour entre dans le scénario, les débats penchent davantage vers le drame que vers la comédie. Cela n’est jamais plus évident que lors d’une visite sombre et sobre dans un camp de concentration. (Le camp de Majdanek, situé près de la ville de Lublin, est situé dans un endroit facilement visible de tous les côtés.)

Un film comme celui-ci, avec une intrigue minimaliste, repose fortement sur le dialogue et le jeu des acteurs. Dans le premier cas, Eisenberg crée suffisamment de passages intéressants pour garder le spectateur engagé. Les deux performances centrales sont excellentes, Eisenberg optant pour une représentation moins ostentatoire que Culkin, qui obtient la plupart des meilleures répliques et presque tous les moments marquants. Lorsqu’il s’agira d’établir des listes restreintes d’experts pour les nominations de cette année, son nom figurera probablement en bonne place. En pensant à Le couple étrangeEisenberg est Jack Lemmon et Culkin est Walter Matthau. Le casting secondaire est majoritairement composé de visages inconnus à une exception près : Jennifer Grey, à peine reconnaissable en tant que co-star de Sale danse il y a toutes ces années, joue Marcia. (Il serait intéressant d’entendre l’histoire de la façon dont elle a été choisie.)

La partition est presque entièrement composée de piano et comporte beaucoup de Chopin. Moins aurait été mieux. Il y en a vraiment trop et cela devient à la fois répétitif et distrayant. Je comprends la raison sous-jacente de cette approche (Chopin étant polonais – l’aéroport de Varsovie porte son nom), mais il arrive un moment où cela semble exagéré.

En regardant ce film, je me suis rappelé avec force celui de Richard Linklater. Avant le lever du soleil. Les films ont bon nombre des mêmes rythmes et couvrent une partie du même terrain (pas littéralement). Il y a beaucoup de promenades dans une ville inconnue, de discussions et de liens. La différence évidente est qu’il ne s’agit pas d’une romance (ou d’une « bromance »), donc cet élément manque. Difficile néanmoins de ne pas remarquer les similitudes. Une vraie douleur trouvera un écho plus fort auprès des cinéphiles qui ne craignent pas les films dans lesquels le conflit est intériorisé et où l’interaction humaine – simple, vivante et non forcée – occupe le devant de la scène.


Real Pain, A (Pologne/États-Unis, 2024)

Durée : 1h30
Date de sortie aux États-Unis : 2024-11-01
Classement MPAA : « R » (blasphèmes)

Genre : Drame/Comédie

Sous-titres : aucun
Rapport d’aspect théâtral : 1,85 : 1





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