Le Manitoba abaissera l’âge du dépistage du cancer du sein de 50 à 45 ans d’ici la fin de l’année prochaine dans le but de réduire le risque de développer un cancer, a annoncé mardi le ministre de la Santé.
La province va progressivement abaisser l’âge des dépistages auto-référencés, pour finalement le ramener à 40 ans, a déclaré le ministre de la Santé, Uzoma Asagwara, dans un communiqué de presse mardi.
La mise en œuvre est déjà en cours, a déclaré Asagwara, avec CancerCare Manitoba menant les travaux visant à embaucher davantage de technologues en mammographie et à augmenter les rendez-vous de dépistage pour les personnes âgées de 50 à 74 ans.
Le programme de dépistage du cancer du sein doublera presque sa capacité pour atteindre plus de 80 000 mammographies de dépistage par an et garantira que « les personnes vulnérables, en particulier les femmes marginalisées et à faible revenu, puissent accéder aux soins dont elles ont besoin », a déclaré le ministre.
Selon Statistique Canada, plus de 195 000 femmes âgées de 50 à 74 ans vivaient au Manitoba au moment du recensement de 2021. CancerCare Manitoba conseille aux femmes de ce groupe d’âge de passer une mammographie tous les deux ans.
Kathleen Cook, la porte-parole du Parti progressiste-conservateur en matière de santé, a déclaré que même si l’opposition accueille favorablement la « première étape » consistant à réduire l’âge du dépistage, la promesse de l’abaisser éventuellement à 40 ans n’est « tout simplement pas suffisante ».
« La santé des femmes ne peut pas être laissée en suspens », et la province a besoin « d’actions concrètes et d’un plan solide et transparent », a déclaré Cook dans un communiqué.
Ce changement survient après qu’un projet de nouvelles lignes directrices canadiennes en matière de dépistage suggère que les personnes soient autorisées à demander une mammographie à partir de 40 ans, mais que les mammographies ne devraient pas être effectuées systématiquement sur toutes les femmes et les personnes de genre divers de moins de 50 ans.
Le Groupe de travail canadien sur les soins de santé préventifs — un groupe de professionnels de la santé créé par l’Agence de la santé publique du Canada qui offre des conseils sur la création de lignes directrices pour les professionnels de la santé — « ne recommande pas de dépistages réguliers pour les femmes de moins de 50 ans qui présentent un risque moyen », a déclaré précédemment un porte-parole à CBC News.
VIDÉO : Le Manitoba abaisse l’âge du dépistage du cancer du sein
La Dre Donna Turner, chef du service d’oncologie de la population à CancerCare Manitoba, a déclaré que l’élargissement de l’âge pour le dépistage du cancer du sein ouvrirait la porte à un plus grand nombre de personnes pour avoir une conversation et déterminer si la procédure leur convient.
Les faux positifs au dépistage du cancer du sein sont plus fréquents chez les personnes dans la quarantaine, a déclaré Turner, et pour certains patients, cela se fait au prix d’un stress accru.
« Nous devons nous assurer que les femmes de 40 ans sont vraiment bien informées », a-t-elle déclaré. « Cela permettra aux femmes de détecter leur cancer à un stade précoce. »
Bien que le cancer du sein soit un problème de santé majeur au Canada, un sur huit Selon Turner, parmi les femmes canadiennes diagnostiquées au cours de leur vie, il n’y a pas eu de hausse significative des cas de cancer du sein chez les personnes dans la quarantaine.
Lignes directrices de CancerCare Manitoba Selon eux, une détection précoce par des dépistages chez les femmes de 50 à 74 ans peut réduire la mortalité par cancer du sein jusqu’à 20 à 30 pour cent.
Besoin de capacités à l’échelle du système : responsable du service d’oncologie
Le Manitoba recommande actuellement un dépistage systématique par mammographie pour les femmes et les personnes de diverses identités de genre âgées de 50 à 74 ans tous les deux ans sans qu’il soit nécessaire de consulter un médecin. Les dépistages systématiques ne sont pas recommandés pour les personnes de moins de 50 ans ou de plus de 74 ans.
Les femmes âgées de 40 à 49 ans peuvent s’auto-orienter vers des programmes de dépistage du cancer du sein. Colombie-Britannique, Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve-et-Labrador, Île-du-Prince-Édouard, Nouveau-Brunswick et Yukon.
L’Ontario a déjà annoncé il permettra l’auto-orientation pour les dépistages du cancer du sein à partir de 40 ans à compter de cet automne et Saskatchewan suit le mouvement en adoptant une approche progressive qui entrera en vigueur en janvier.
Les deux Territoires du Nord-Ouest et Alberta bénéficier d’un dépistage systématique à partir de 45 ans.
Turner a déclaré que les critères de dépistage du cancer du sein prévus au Manitoba ne seront pas en retard par rapport à ceux d’autres juridictions.
Mais avec un système de santé à court de ressources humaines, a-t-elle déclaré, la province doit s’assurer que la capacité est en place pour accueillir non seulement davantage de dépistages du cancer du sein, mais aussi des mammographies diagnostiques, des biopsies et des chirurgies.
« Si nous élargissons le nombre de nos critères de sélection, tous ces chiffres en aval seront également élargis », a déclaré M. Turner.
« Il s’agit d’un engagement du système de santé.[…]Le dépistage n’existe pas en vase clos. »
Les changements apportés à la réglementation provinciale signifieront que le Manitoba passera de 45 000 mammographies par an à environ 80 000, a indiqué la province dans un communiqué de presse mardi.
« Nous allons devoir presque doubler notre capacité au fil du temps », a déclaré Turner, notamment en embauchant davantage de technologues et de commis en mammographie.
« C’est un pourcentage important quand on commence à réfléchir, et c’est une ressource très rare dont nous disposons. »