Le premier ministre Justin Trudeau réfléchirait à son avenir pendant les vacances après la démission de sa principale ministre, Chrystia Freeland, à la mi-décembre. Cette décision explosive a suscité une nouvelle vague d’appels pour que Trudeau démissionne de son poste de chef libéral, à l’intérieur et à l’extérieur du caucus.
Alors que les députés doivent revenir à la Chambre des communes le 27 janvier, l’emprise des libéraux sur le pouvoir semble ténue. Le NPD, allié fidèle du gouvernement minoritaire depuis les élections de 2021, n’envisage plus de soutenir les libéraux.
Voici un aperçu de certains des scénarios qui pourraient se produire dans les semaines à venir :
Prorogation
Que Trudeau démissionne ou non de son poste de chef libéral, le gouvernement pourrait demander une prorogation pour mettre fin à toutes les affaires de la Chambre des communes.
Si le gouverneur général Mary Simon honore la demande de prorogation, toutes les lois en suspens mourront effectivement au Feuilleton.
Une fois la Chambre rentrée, un nouveau discours du Trône exposerait le nouveau programme législatif du gouvernement. De plus, la législation en cours avant la prorogation pourrait potentiellement être réactivée.
En 2008, Stephen Harper, alors premier ministre, a notamment prorogé le Parlement peu avant un vote de censure qui aurait pu voir son gouvernement conservateur minoritaire vaincu et remplacé par une coalition NPD-libérale soutenue par le Bloc québécois.
Vote de censure
Les conservateurs, le Bloc québécois et le NPD se disent tous prêts à renverser le gouvernement libéral par un vote de censure.
L’adoption d’une motion de censure à la Chambre des communes pourrait déclencher une campagne électorale immédiate.
Une occasion de vaincre le gouvernement pourrait se présenter dès le 30 janvier, suite au projet du député conservateur du Nouveau-Brunswick, John Williamson, de présenter une motion au comité des comptes publics.
Les conservateurs prévoient une nouvelle tentative de renversement du gouvernement en janvier
Williamson dit qu’il a l’intention de présenter une motion de censure lors de la prochaine réunion du comité présidé par les conservateurs, mardi. Williamson dit qu’il continuerait à planifier des réunions tout au long du mois de janvier si les membres libéraux du comité faisaient de l’obstruction à la motion.
Si la motion est adoptée, dit Williamson, elle sera transmise à la Chambre des communes pour un débat plus approfondi et pourrait être mise aux voix dès le 30 janvier.
Les libéraux ont survécu aux précédentes motions de censure des conservateurs grâce au soutien du NPD. Il semble que ce ne sera plus le cas. Le chef du NPD, Jagmeet Singh, a déclaré que son parti présenterait sa propre motion de censure le plus tôt possible, quel que soit le chef libéral.
Les conservateurs, le NPD et le Bloc québécois bénéficieront tous de journées d’opposition avant le 26 mars, date à laquelle ils seront autorisés à présenter des motions de censure.
Il appartient toutefois au leader du gouvernement à la Chambre de fixer le calendrier de ces journées, de sorte qu’elles pourraient ne pas avoir lieu avant la mi-mars ou la fin mars.
Course à la direction du Parti libéral
Si Trudeau répond aux appels à la démission de son poste de chef libéral, cela déclenchera une course pour lui succéder.
Selon la constitution du parti libéral, l’exécutif du parti doit convoquer une réunion dans les 27 jours suivant la démission du chef pour établir les règles et l’infrastructure d’une course à la direction.
Une disposition de la Constitution stipule que le caucus libéral peut être consulté sur le choix du chef par intérim. Une lettre du 23 décembre du caucus du parti pour l’Atlantique exhortait Trudeau à se retirer et appelait à des consultations au sein du caucus en cas de course à la direction.
Il n’y a aucune règle dans la Constitution dictant la durée d’une course à la direction, mais les candidats doivent rassembler les signatures nécessaires et remettre une lettre de nomination écrite au président du parti au moins 90 jours avant le vote.
Un libéral inscrit est défini comme une personne qui est membre du parti depuis 41 jours avant le vote et qui se conforme aux exigences d’inscription.
Tous les membres inscrits obtiennent un vote, les bulletins de vote étant pondérés de manière égale pour chaque circonscription électorale au Canada. Chaque quartier vaut 100 points.
Trudeau reste
Il n’existe aucun mécanisme au sein du Parti libéral permettant au caucus de destituer Trudeau de son poste de chef dans ces circonstances, donc la décision de rester ou de partir appartient uniquement à lui.
Si Trudeau tente de résister à la tempête, il pourrait mener le parti aux prochaines élections, qui doivent avoir lieu d’ici octobre. Étant donné l’engagement des partis d’opposition de déclencher des élections anticipées, les Canadiens pourraient se rendre aux urnes beaucoup plus tôt.
Les libéraux semblent avoir un chemin difficile à parcourir pour tenter d’obtenir un quatrième mandat, les sondages d’opinion publique suggérant que les conservateurs détiennent une avance considérable depuis plus d’un an.