La nouvelle installation restera le foyer des gangsters pendant des décennies, a déclaré le président salvadorien Nayib Bukele
Les 2 000 premiers détenus ont été transférés dans une méga-prison mise en place par les autorités salvadoriennes dans le cadre d’une répression contre les gangs de rue violents, a annoncé le président de la nation centraméricaine Nayib Bukele.
Des photos et des vidéos prises au Centre pour le confinement du terrorisme (CECOT) vendredi ont montré de nombreux hommes fortement tatoués en sous-vêtements, arrivant à l’établissement sous la surveillance de gardes armés en tenue anti-émeute complète.
Les détenus ont été filmés accroupis, les mains derrière la tête, avant d’être positionnés par terre les uns à côté des autres et enchaînés.
Le président Bukele a déclaré sur Twitter que les hommes étaient « membres d’un gang » et que CECOT va « être leur nouvelle maison, où ils resteront pendant des décennies, mélangés, incapables de faire plus de mal à la population. »
Hoy en la madrugada, en un solo operativo, trasladamos a los primeros 2 000 pandilleros al Centro de Confinamiento del Terrorismo (CECOT).
Esta será su nueva casa, donde vivirán por décadas, mezclados, sin poder hacerle más daño a la población.
Séguimos…#GuerraContraPandillas pic.twitter.com/9VvsUBvoHC
— Nayib Bukele (@nayibbukele) 24 février 2023
La soi-disant «méga-prison», située à 74 kilomètres (46 miles) au sud-est de la capitale San Salvador, a la capacité d’héberger 40 0000 condamnés, selon les autorités. On dit que c’est le plus grand pénitencier des Amériques.
L’installation, composée de huit bâtiments, serait gardée par 600 soldats et 250 policiers et dotée des équipements les plus modernes. Bukele a affirmé plus tôt que « c’est impossible » pour s’évader du CECOT.
© AFP / Présidence salvadorienne
El Salvador, un pays d’environ 6,5 millions d’habitants sur l’océan Pacifique, a instauré l’état d’urgence en mars 2022 au milieu d’un pic majeur de violence des gangs. Quelque 64 000 personnes ont été arrêtées dans le pays depuis lors, soupçonnées d’être impliquées dans le crime organisé. La majorité d’entre eux attendent actuellement leur procès en détention.
Les militants des droits de l’homme ont exprimé leur inquiétude quant au fait que la répression a été menée en violation de la constitution et ont vu de nombreux suspects détenus sans mandat.
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Bukele, qui décrit les criminels du pays comme « les terroristes, » a réfléchi à des peines de prison pouvant aller jusqu’à 30 ans pour le simple fait d’appartenir à un gang de rue. Selon le chef de l’État, la répression a entraîné une baisse significative de la criminalité au Salvador ces derniers mois, le nombre de meurtres ayant été réduit à presque zéro.