La police parisienne tire sur une femme proférant des « menaces » à la gare
Paris (AFP) – La police française a blessé mardi par balle une femme non armée qui proférait des menaces dans une gare de Paris aux heures de pointe du matin.
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L’incident s’est produit alors que le pays était en état d’alerte maximale face à d’éventuelles attaques, mais que la police était également sous surveillance suite aux récentes fusillades mortelles de suspects.
Des témoins ont rapporté que la femme de 38 ans, entièrement voilée, avait crié “Allahu akbar” (“Dieu est le plus grand”) et proféré des menaces, notamment “vous allez tous mourir”, a indiqué une source policière, précisant que “les policiers ont tiré parce qu’ils craignaient pour leur sécurité ».
Après que les passagers d’un train de banlieue en provenance de la banlieue est à destination de Paris ont alerté la police, les agents ont réussi à “isoler” la femme à la gare de la Bibliothèque François Mitterrand, sur la rive sud de la capitale, qui a été évacuée, a indiqué la source.
Ils lui ont ordonné de s’asseoir par terre et de ne plus bouger, a déclaré à la presse le préfet de police de Paris, Laurent Nunez.
Mais au lieu de cela, dit-il, elle s’est dirigée vers eux et a ignoré l’ordre de montrer ses mains.
Huit coups de feu tirés
Deux policiers ont ensuite tiré huit balles sur la femme, lui infligeant des blessures potentiellement mortelles à l’abdomen, a indiqué le parquet. Il avait auparavant déclaré qu’un officier n’avait tiré qu’un seul coup de feu.
Aucun explosif ni autre arme n’a été trouvé sur la femme qui a été transportée à l’hôpital, a indiqué la source policière.
La police a ouvert deux enquêtes, ont indiqué les procureurs. L’une d’entre elles enquêtera sur les actes de la femme, tandis qu’une autre consistera à déterminer si l’utilisation d’une arme à feu par la police était justifiée.
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a indiqué qu’il y avait eu “au moins trois” appels de voyageurs à la SNCF, qui a alerté la police.
“La police, estimant la situation dangereuse, a ouvert le feu”, a-t-il déclaré aux journalistes.
Les images des caméras corporelles des policiers et des caméras de vidéosurveillance du commissariat aideraient à établir les faits de l’affaire avec précision, a-t-il déclaré.
Nunez a déclaré que la femme, une ressortissante française, avait été arrêtée en juillet 2021 par une patrouille militaire, déployée pour renforcer la sécurité face aux craintes d’attaques, lorsqu’elle avait menacé les soldats avec un tournevis et “avait fait des remarques à contenu religieux”.
Elle a été détenue brièvement, puis placée en soins psychiatriques, a-t-il déclaré.
Elle n’a jamais été sur une liste de surveillance en matière de radicalisation, a déclaré Nunez, contrairement à ce que deux sources policières avaient affirmé plus tôt.
L’unité antiterroriste française ne fait pas partie de l’enquête en cours sur l’incident, ont indiqué les procureurs.
La France à fleur de peau
La station Bibliothèque François Mitterrand, du nom de la bibliothèque nationale française qui domine le quartier, était toujours fermée au public en début d’après-midi.
La France est en “alerte attentat” depuis le 13 octobre, lorsqu’un enseignant d’Arras, dans le nord du pays, a été poignardé à mort par un ancien élève islamiste.
Beaucoup en France, qui compte d’importantes populations musulmanes et juives, craignent également les répercussions de l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre et du bombardement israélien ultérieur de Gaza.
Lundi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a indiqué qu’il y avait eu 819 actes antisémites en France depuis le 7 octobre et 414 arrestations associées.
Le comportement de la police française a également fait l’objet d’un examen minutieux après une série d’incidents cette année au cours desquels des individus ont été tués par balle plutôt qu’arrêtés pour avoir refusé d’obéir à un ordre.
Le meurtre, le 27 juin, par un policier de Nahel M., 17 ans, lors d’un contrôle routier près de Paris, a déclenché plus d’une semaine d’émeutes qui ont causé d’importants dégâts.
© 2023 AFP