La police française obtient des pouvoirs d’espionnage à distance – médias – RT World News

Une nouvelle loi permet aux autorités d’activer les caméras et les microphones des téléphones portables des suspects

La police française a obtenu le pouvoir d’activer et de surveiller à distance la caméra, le microphone et le GPS des appareils d’un suspect dans le cadre d’un soi-disant « projet de réforme de la justice » qui a été adopté mercredi à l’Assemblée nationale, selon les médias.

La législation, qui a été adoptée à une majorité de 80 voix contre 24, permet à la police d’utiliser des ordinateurs portables, des voitures, des téléphones et d’autres appareils électroniques connectés afin de surveiller les suspects de terrorisme, ainsi que ceux soupçonnés de crime organisé et de délinquance.

Le projet de loi comprendrait des exemptions pour « métiers sensibles » comme les journalistes, les juges, les avocats, les médecins et les députés.



Macron envisage d'interdire les réseaux sociaux

Les législateurs du parti du président Emmanuel Macron ont ajouté un amendement limitant l’espionnage à distance à « lorsque justifié par la nature et la gravité du crime » et « pour une durée strictement proportionnelle » n’excédant pas six mois. La police ne pourra utiliser la géolocalisation que lors d’enquêtes sur des crimes passibles d’au moins cinq ans de prison, et un juge doit approuver chaque utilisation des pouvoirs.

Les nouvelles mesures « soulever de sérieuses inquiétudes quant à la violation des libertés fondamentales », a déclaré le groupe de défense des droits numériques La Quadrature du Net dans un communiqué. Il a affirmé que le « droit à la sécurité, droit à la vie privée et à la correspondance privée » suspendu dans la balance, ainsi que « le droit d’aller et venir librement. »

Parce que le projet de loi est vague sur ce qui constitue un crime grave, le gouvernement pourrait utiliser les nouveaux pouvoirs de la police pour faire taire les militants politiques et autres qui ne représentent aucune menace réelle pour l’État, a fait valoir le groupe.

Le Barreau de Paris, un groupement professionnel de 30 000 avocats, a averti dans un communiqué que le projet de loi constituait une « atteinte particulièrement grave au respect de la vie privée », argumenter « ne peut être justifiée par la protection de l’ordre public » et se plaignant qu’il n’interdisait pas à la police d’espionner les conversations protégées entre l’avocat et le client.

Insistant sur le fait que les nouveaux pouvoirs de la police ne seraient utilisés que sur « des dizaines de cas par an » Le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti a plaidé « la vie des gens sera sauvée » par une surveillance renforcée. « On est loin du totalitarisme de 1984 » il a dit.

Le projet de loi sur la réforme de la justice a été adopté par le Sénat le mois dernier dans sa forme originale et doit maintenant être approuvé tel qu’amendé.

La semaine dernière, la France a éclaté en émeutes massives et violentes à la suite de la fusillade par la police de Nahel Merzouk, 17 ans, alors qu’il aurait tenté de fuir un arrêt de la circulation à Nantes. L’agent qui a tiré sur le jeune a été arrêté et accusé d’homicide volontaire.

En réponse à la violence, qui a conduit à plus de 4 000 arrestations à travers le pays, dont 1 200 seraient des mineurs, Macron a proposé un kill-switch sur les réseaux sociaux pour empêcher les jeunes de coordonner leurs actions.

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