La GRC réfléchira à l’histoire douloureuse du service de police du Canada à l’occasion de son 150e anniversaire
Lorsque les dirigeants fondateurs du Canada ont conçu pour la première fois un service de police fédéral, l’histoire nous apprend qu’il ne s’agissait que d’une mesure d’urgence, d’un plan d’urgence pour faire appliquer les lois canadiennes dans ce qu’on appelait alors les Territoires du Nord-Ouest.
Le jour où le Parlement a voté la création du service le 23 mai 1873, est maintenant reconnu comme la fondation officielle de ce qui allait devenir la GRC.
Mais la première grande affaire, des mois plus tard, a véritablement donné le coup d’envoi à la longue et parfois douloureuse histoire de la force.
La GRC célèbre mardi 150 ans de cette histoire avec des événements qui, selon le service, visent à démontrer la fierté, mais aussi l’humilité et la réconciliation.
Au printemps 1873, une famine avait poussé un groupe de Nakoda à s’aventurer au sud de leur territoire traditionnel vers les collines de Chypre, dans l’actuel sud de la Saskatchewan.
Ils campaient non loin de marchands de whisky lorsqu’ils rencontrèrent un groupe de chasseurs de loups américains dont le cheval avait été volé.
« Lorsque les chasseurs ont rencontré l’innocent Nakoda, les accusations ont conduit à un conflit, les événements ont dégénéré de manière catastrophique et incontrôlable, et les chasseurs ont brutalement tué les Nakoda », lit-on dans le compte rendu en ligne du gouvernement sur le massacre de Cypress Hills.
Une vingtaine d’hommes, de femmes et d’enfants ont été tués.
Aux premiers jours du Canada, les premières provinces à se regrouper sous la Confédération étaient chacune responsables de leurs propres services de police et les seuls agents nationaux étaient principalement chargés de garder la Colline du Parlement.
Cela a causé un problème mineur lorsque les Territoires du Nord-Ouest ont été intégrés au giron en 1870. Les territoires comprenaient ce qui est maintenant connu sous le nom de Yukon, les Territoires du Nord-Ouest, le Nunavut et une grande partie des Prairies.
Les territoires n’avaient pas leur propre service de police, alors le Parlement a adopté une loi pour créer la Police à cheval du Nord-Ouest trois ans plus tard.
Ce n’est cependant qu’en août, lorsque la nouvelle du massacre est parvenue à Ottawa, qu’un décret a été signé pour établir le service.
Un an plus tard, 300 recrues ont marché vers l’ouest pour sécuriser la frontière.
La GRC et le gouvernement canadien conviennent que le massacre de Cypress Hills a stimulé la création du service de police fédéral, et bien que des arrestations aient été effectuées, les auteurs n’ont jamais été traduits en justice dans le cadre du système juridique en plein essor du Canada.
Le rôle du service a continué d’évoluer jusqu’à la création de la forme moderne de la GRC en 1920, et la GRC est depuis longtemps devenue un symbole emblématique du Canada.
Les agents de la GRC ont joué un rôle majeur dans l’histoire du Canada, tentant de maintenir l’ordre pendant la ruée vers l’or du Klondike et servant de principale agence de renseignement du Canada pendant la guerre froide.
Mais il a également joué des rôles plus sombres au cours du dernier siècle et demi, notamment en réprimant les soulèvements autochtones et en agissant comme des « officiers de l’école buissonnière » pour faire respecter la fréquentation des pensionnats.
Dans le cadre de son mandat, la gendarmerie prend désormais en charge les services de police nationaux et ruraux à divers degrés à travers le Canada – un modèle qui a suscité des critiques parce qu’il laisse les communautés éloignées mal desservies.
Le service prévoit de célébrer son 150e anniversaire avec des événements à travers le pays qui célèbrent l’histoire du service. Des performances équestres tonitruantes du Carrousel de la GRC, des barbecues et des événements communautaires partout au pays sont au programme.
La GRC vante également son plan stratégique pour 2023 pour « résoudre les problèmes de confiance », bien que le plan n’entre pas dans les détails.
Cela comprend le recrutement de personnes d’horizons divers et la lutte contre le racisme systémique, en étant plus transparent sur les événements graves et en améliorant les efforts de réconciliation avec les peuples autochtones.
Des enquêtes et des commissions au fil des décennies ont fait des suggestions pour réformer le service de police.
Laura Osman, La Presse Canadienne
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