La France va réimposer un « état d’urgence sanitaire » pour tenter de lutter contre l’aggravation de l’épidémie de coronavirus.
Un « couvre-feu » sera instauré dans et autour de Paris et dans huit autres grandes villes à partir de ce week-end, de 21h à 6h du matin.
Il débutera à partir de minuit le 17 octobre et durera quatre semaines. Les nouvelles mesures interviennent quatre mois après la fin du dernier verrouillage, à mesure que les infections diminuent.
Les restrictions, déjà soulignées par le gouvernement, ont été confirmées par le président Emmanuel Macron dans un discours télévisé à la nation mercredi soir. La période d’un mois pourrait être portée à six semaines, mais cela nécessiterait l’approbation du Parlement.
Les huit agglomérations concernées par les nouvelles mesures en dehors de la région parisienne se situent dans et autour de Grenoble, Lille, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, St Etienne et Toulouse. Au total, quelque 19 millions de personnes sont touchées.
<< Compte tenu de sa propagation sur le territoire national, l'épidémie de COVID-19 constitue une catastrophe sanitaire mettant en danger, de par sa nature et sa gravité, la santé de la population. Elle justifie que l'état d'urgence sanitaire soit déclaré afin que des mesures soient strictement proportionnelles aux risques pour la santé encourus et adaptés aux circonstances de temps et de lieu peuvent être prises », lit-on dans un rapport du gouvernement.
Situation des services de santé « préoccupante »
Le président Macron a démenti à la télévision que la France avait perdu le contrôle du virus. Mais il a déclaré que la recrudescence du nombre de cas de COVID-19 mettait le service de santé sous une forte pression, qualifiant la situation de « préoccupante ».
Il y a maintenant en moyenne 20000 nouveaux cas par jour, a-t-il déclaré, avec quelque 200 autres personnes atteintes du virus emmenées en soins intensifs à l’hôpital. Le coronavirus a tué quelque 32 000 personnes en France à ce jour.
Le président a ajouté que 32% des cas en soins intensifs étaient pris en charge par des patients atteints de coronavirus.
Il a déclaré que le but des nouvelles restrictions était d’arrêter la propagation du virus, protégeant les personnes vulnérables, le service de santé et ses travailleurs.
Verrouillage national « disproportionné »
Macron a déclaré qu’imposer un verrouillage national serait « disproportionné ». Cependant, des amendes de 135 € seraient imposées aux personnes enfreignant le couvre-feu. Le respect des règles était important pour éviter des mesures encore plus strictes dans deux ou trois semaines.
Il n’y aurait pas de nouvelles restrictions sur les transports publics ou les déplacements entre différentes régions, et les gens seraient libres de partir en vacances, a déclaré le président. Il a recommandé que les réunions privées respectent le principe de ne pas avoir plus de six personnes à une table, tout comme le guide des restaurants.
Selon la loi, la France ne peut pas limiter le nombre de personnes se réunissant pour des rassemblements privés, contrairement à certains autres pays européens comme le Royaume-Uni qui a imposé de telles restrictions.
Emmanuel Macron a promis des mesures de soutien supplémentaires pour les secteurs de l’économie touchés par les couvre-feux: tels que les restaurants, les théâtres, les cinémas et les événements publics.
La France est l’un des nombreux pays d’Europe à imposer des restrictions face à une deuxième vague de cas de COVID-19 à travers le continent.