La France reprend la perception d’une taxe spéciale sur les entreprises Big Tech comme Amazon et Facebook malgré la menace de tarifs de rétorsion américains sur le champagne français, le fromage, les sacs à main et autres produits.
La taxe a apporté environ 400 millions d’euros au budget français l’année dernière, mais le gouvernement a accepté de la suspendre en 2020, en échange d’une promesse américaine d’abandonner la menace tarifaire en attendant les négociations sur un accord international sur la taxation des entreprises en ligne.
La France espérait qu’un tel accord pourrait être conclu d’ici la fin de cette année, rendant la fiscalité française sans objet. Mais l’administration Trump s’est retirée des négociations, dirigées par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et aucun accord de ce type n’est encore prêt.
Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a donc déclaré jeudi que la France allait à nouveau lever la taxe. S’exprimant lors d’une visite en Italie, il a déclaré: « Nous espérons naturellement que la présidence italienne du G20 donnera l’impulsion pour parvenir à un accord au sein de l’OCDE, qui pourrait être soutenu par tous les pays européens, concernant une taxe équitable sur les géants de la technologie. «
Un responsable du ministère des Finances a déclaré que le Trésor français avait envoyé les factures fiscales 2020 à Amazon, Google et d’autres entreprises concernées par la mesure la semaine dernière, et qu’ils devaient payer d’ici la fin de l’année. Le ministère s’attend à ce que les recettes fiscales totalisent un peu plus que l’an dernier, car les grandes entreprises technologiques ont connu une bonne année au milieu de la pandémie.
Le ministre français du Commerce a déclaré à l’Associated Press plus tôt ce mois-ci qu’il espérait que l’administration du président élu Joe Biden rejoindrait les discussions à l’OCDE pour un accord mondial.
D’autres pays européens ont imposé des mesures similaires, qui visent à forcer les géants du web à payer la totalité des impôts dans les pays où ils font des affaires plutôt que dans les paradis fiscaux. Les responsables américains ont fait valoir que les taxes ciblent injustement les entreprises américaines prospères, bien que la France affirme que sa taxe vise toutes les grandes entreprises technologiques qui gagnent de l’argent en ligne.