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La France quittera le Niger après le coup d’État et retirera ses troupes et ses diplomates

La France a annoncé un retrait diplomatique et la fin de sa coopération militaire avec le Niger, deux mois après qu’un coup d’État ait renversé un président pro-français et creusé le fossé entre les deux pays.

Le président français Emmanuel Macron a déclaré dimanche que Paris retirerait son ambassadeur, plusieurs diplomates et 1 500 soldats de ce pays d’Afrique de l’Ouest à la suite du coup d’État du 26 juillet qui a renversé le président Mohamed Bazoum.

Le retrait français est le troisième du genre dans la région récemment : depuis 2022, les soldats de la paix français ont dû quitter le Mali et le Burkina Faso après la prise du pouvoir par des putschistes. La France est une ancienne puissance coloniale dans les trois pays et a déployé 4 000 soldats à travers l’Afrique de l’Ouest, soit le plus grand nombre de soldats parmi tous les partenaires étrangers.

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Les déploiements sur près d’une décennie se sont concentrés sur la lutte contre les menaces extrémistes et les groupes d’insurgés qui ont prêté allégeance à Al-Qaïda ou à l’État islamique. Dimanche, Macron a déclaré que les autorités post-coup d’État « ne voulaient plus lutter contre le terrorisme ».

Ce retrait intervient à un moment où l’ancrage de la France en Afrique de l’Ouest est menacé par une présence croissante de la Russie, de la Chine et de la Turquie. En janvier, le Burkina Faso a demandé à la France de mettre fin aux opérations militaires dans ce pays après que le Premier ministre Apollinaire Kyélem de Tambèla a qualifié la Russie de choix « raisonnable » pour un partenaire dans la lutte du pays contre l’extrémisme.

Le sentiment anti-français dans les anciens pays colonisés a ouvert la voie à cette sortie d’Afrique de l’Ouest. Au Mali, des pancartes anti-françaises étaient régulièrement brandies lors des manifestations. Des groupes civils ont accusé les troupes étrangères d’aggraver la situation sécuritaire. Les juntes ont capitalisé sur le ressentiment anti-impérialiste.

Dans une déclaration diffusée à la télévision nationale, les dirigeants militaires du Niger ont déclaré qu’ils « célébraient une nouvelle étape vers la souveraineté du Niger » et ont qualifié le retrait de « moment historique, qui témoigne de la détermination et de la volonté du peuple nigérien ».

La sortie du Niger, pièce maîtresse des activités antiterroristes de Paris, est un coup particulièrement dur pour la France, dont les opérations anti-insurrectionnelles dans la région du Sahel risquent de s’affaiblir. Macro s’est appuyé sur le Niger comme allié, jouant un rôle croissant suite à l’effondrement des relations avec le Mali.

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Macron a déclaré que les troupes se retireraient dans les semaines et les mois à venir, avec un retrait complet prévu d’ici la fin de l’année. Bien qu’il ne reconnaisse pas les putschistes comme autorité légitime, Macron a déclaré dans une interview à la télévision française que Paris se coordonnerait avec les putschistes pour assurer une sortie ordonnée, ajoutant que la France refusait « d’être prise en otage par les putschistes ».

Samedi, l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar a déclaré que les dirigeants militaires du Niger avaient interdit aux avions français de survoler l’espace aérien du pays. L’agence a indiqué que l’espace aérien du Niger est “ouvert à tous les vols commerciaux nationaux et internationaux à l’exception des avions français ou des avions affrétés par la France y compris ceux de la compagnie aérienne Air France”, a rapporté l’Agence France-Presse.

Le communiqué précise que tous les vols, y compris les vols militaires et autres vols spéciaux, sont interdits de l’espace aérien du Niger sans autorisation préalable, a rapporté l’AFP. On ne sait pas comment cela affectera le départ de l’ambassadeur et d’autres diplomates français.