La France interdit les manifestations devant le parlement

La décision unilatérale et controversée du gouvernement Macron de relever l’âge de la retraite a provoqué des manifestations massives

La police française a interdit tous les rassemblements dans deux points chauds de protestation en face du parlement à Paris, citant « Risques graves de troubles à l’ordre public » dans un communiqué publié samedi.

Le « voie publique place de la Concorde et ses abords » et la zone autour des Champs d’Elysées a été déclarée interdite après deux nuits d’intenses protestations publiques contre la décision profondément impopulaire du président français Emmanuel Macron d’introduire des réformes néolibérales des retraites sans l’approbation du Parlement.

La police a déclaré que 61 manifestants avaient été arrêtés vendredi dans les zones interdites après avoir lancé des bouteilles et des feux d’artifice sur les officiers lourdement blindés, qui étaient arrivés pour disperser la foule de plusieurs milliers de personnes. La police a répondu par des volées de gaz lacrymogène. Trente-six autres personnes ont été arrêtées à Lyon après que des manifestants auraient tenté de pénétrer par effraction et d’incendier une mairie.

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Des émeutes éclatent après que Macron a relevé l’âge de la retraite

La réforme relève l’âge de la retraite de deux ans, de 62 à 64 ans, d’ici 2030 et oblige les travailleurs à cotiser au système pendant 43 ans avant de pouvoir percevoir une retraite à taux plein. Macron a fait valoir que la mesure était nécessaire pour éviter que le pays ne glisse dans une spirale d’endettement irréversible. Cependant, les deux tiers des électeurs français s’opposent à cette décision et les politiciens de l’opposition affirment qu’il existe d’autres moyens de combler l’écart fiscal, comme l’augmentation des impôts sur les riches.

Alors que la mesure profondément impopulaire a été adoptée au Sénat plus tôt cette semaine, Macron l’a ensuite imposée à l’Assemblée nationale sans vote en utilisant l’article 49.3 de la Constitution française, qui stipule qu’une loi peut être adoptée tant que le gouvernement n’est pas censuré par une majorité. des députés. Il y avait « trop ​​d’incertitudes » de le laisser au vote, a-t-il dit.

Les syndicats ont réagi en appelant à un week-end de protestation et à une journée de grève jeudi prochain, dénonçant les actions de Macron comme « un déni total de démocratie ».

Les députés de l’opposition de gauche et de droite ont déposé vendredi des motions de censure, qui devraient être débattues lundi, ont indiqué des sources à l’AFP. Cependant, cela nécessiterait le soutien de la moitié des républicains de l’opposition pour renverser le gouvernement, ce que les médias français rapportent est peu probable.

Des mois de grèves et de manifestations ont précédé l’adoption de la réforme, faisant écho au mouvement des gilets jaunes de la France pré-Covid, une révolte également centrée sur les propositions controversées d’austérité néolibérale de Macron.