Une décision dans le procès de Pat King, figure clé de ce qui est devenu la manifestation du Freedom Convoi qui a paralysé le centre-ville d’Ottawa au début de 2022, sera rendue vendredi matin.
King fait face à de multiples accusations, notamment de méfait, d’intimidation et de conseil à d’autres de commettre des crimes. Le juge de la Cour supérieure, Charles Hackland, va maintenant décider si les actions de King ont franchi les frontières juridiques.
S’il est reconnu coupable, King pourrait faire face à des peines importantes, notamment jusqu’à 10 ans de prison.
Au cours de trois semaines de témoignages entendus ce printemps et cet été, King a soutenu qu’il n’était pas coupable. Les deux parties avaient cependant des points de vue très différents sur le rôle qu’il a joué lors des manifestations.
Au cœur de cette affaire se trouvait la question du leadership. Alors que la Couronne soutient que son influence était indéniable, la défense de King a soutenu qu’il ne contrôlait pas le convoi.
Son avocate Natasha Calvinho a soutenu que la police et le gouvernement avaient « barricadé » les manifestants au centre-ville d’Ottawa, les empêchant de quitter la ville. Elle a également souligné les moments où King a dit à ses partisans de rester pacifiques et de coopérer avec les autorités.
La Couronne a dépeint le roi comme chef
Comme pour d’autres procès de personnages de convois, la Couronne a présenté de nombreuses preuves provenant des médias sociaux, y compris des messages dans lesquels King ordonnait aux camionneurs de klaxonner malgré une injonction du tribunal l’interdisant dans le centre-ville d’Ottawa.
Une autre vidéo montrait King organisant un « slow roll » près de l’aéroport international d’Ottawa, tandis que d’autres clips montraient King aidant des camions à bloquer la rue Wellington et disant à ses partisans de s’asseoir si la police tentait d’entrer.
Les policiers et certains manifestants qui ont témoigné ont déclaré que King était considéré comme un leader, mais King a minimisé son rôle, se qualifiant de promoteur.
L’arrestation de King en février 2022 a fait la une des journaux lorsqu’il a été placé en garde à vue en direct sur les réseaux sociaux. Sa procédure de libération sous caution était également controversée.
Après avoir été maintenu en prison parce qu’il craignait de récidiver ou de violer ses conditions, King a finalement été libéré en juillet 2022 sous des conditions strictes, notamment l’interdiction d’utiliser les médias sociaux et d’organiser des manifestations.
Les conditions de libération sous caution de King ont de nouveau été mises en lumière en août 2023, lorsqu’il a été brièvement emprisonné pour les avoir prétendument violées. Il a nié les accusations, mais a été remis en détention avant d’être libéré une semaine plus tard, sous des restrictions plus strictes.
Le verdict marque un moment charnière dans les conséquences juridiques du Convoi de la liberté, qui a attiré l’attention internationale et conduit à l’invocation sans précédent de la loi sur les urgences par le gouvernement fédéral.
Une poignée de partisans de King devraient être au palais de justice d’Ottawa lorsque les débats débuteront vendredi à 9 h 30.