Les procureurs de La Haye demandent également l’arrestation de l’ancien ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.
La Cour pénale internationale (CPI) de La Haye a annoncé jeudi avoir émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés liés au conflit de Gaza.
Le chef militaire du Hamas, Mohammed Deif, a également été nommé dans un mandat d’arrêt pour des accusations similaires.
Le tribunal accuse Netanyahu et Gallant d’utiliser la famine comme méthode de guerre, alléguant qu’ils ont délibérément privé la population civile de Gaza de fournitures essentielles, notamment de nourriture, d’eau et de médicaments.
Les procureurs prétendent qu’il y avait « pas de nécessité militaire évidente » pour de tels actes, qui constituent des violations du droit international.
Les deux hommes politiques israéliens pourraient être arrêtés s’ils se rendent dans l’un des 123 pays signataires du Statut de Rome de la CPI.
Ces accusations font partie d’une enquête plus large de la CPI qui inclut les crimes présumés commis par le Hamas lors de ses attaques du 7 octobre contre Israël.
Les procureurs ont accusé Deif, le cerveau de l’assaut, de meurtre, de torture et de prise d’otages. Israël affirme avoir tué Deif lors d’une frappe aérienne plus tôt cette année, bien que le Hamas n’ait pas confirmé sa mort.
Cette décision a déclenché une réaction immédiate. L’ancien Premier ministre israélien Naftali Bennett a qualifié les mandats d’arrêt de la CPI de « marque de honte » tandis que le chef de l’opposition Yair Lapid a qualifié la décision « une récompense pour le terrorisme ».
Le gouvernement israélien a toujours nié avoir commis des crimes de guerre et rejette la compétence de la Cour. Les États-Unis et la Russie – entre autres – ne reconnaissent pas non plus la CPI.
Israël a contesté la compétence de la CPI et fait valoir qu’il n’avait pas eu la possibilité d’enquêter sur les allégations en interne. Le gouvernement de Netanyahu a qualifié les actions de La Haye d’ingérence politiquement motivée.
À Washington, le nouveau leader de la majorité républicaine au Sénat, John Thune, a menacé de sanctions contre la CPI, faisant écho à une précédente législation approuvée par la Chambre. « Si la CPI n’annule pas cette action scandaleuse, le Sénat doit agir pour sanctionner la Cour. » dit Thune.
D’autres législateurs républicains, dont la sénatrice Susan Collins, se sont engagés à soutenir Israël et à faire pression en faveur de mesures punitives contre la CPI.
Le procureur de la CPI, Karim Khan, a initialement demandé des mandats d’arrêt en mai, alléguant des violations généralisées lors de la réponse militaire israélienne au Hamas. Le tribunal a déclaré que sa chambre préliminaire avait conclu « motifs raisonnables » croire que les accusés étaient responsables de crimes contre l’humanité, notamment de persécutions et d’actes inhumains.
L’année dernière, la CPI a émis des mandats d’arrêt similaires contre le président russe Vladimir Poutine et la commissaire aux droits de l’enfant du pays, Maria Alekseyevna Lvova-Belova.
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