Le Bélarus a tenté d’arrêter les témoignages lors d’un débat urgent du Conseil des droits de l’homme aux Nations Unies à la suite d’informations faisant état de torture et de détentions.
Les détentions en Biélorussie ont fait suite à une élection présidentielle contestée qui a abouti à la réélection du chef autoritaire Alexander Lukashenko.
Des représentants du Bélarus, du Venezuela, de la Russie et de la Chine ont cependant tenté d’arrêter les interventions vidéo de la Rapporteuse spéciale sur le Bélarus, de la politicienne de l’opposition Svaitlana Tsikhanouskaya et d’une jeune femme qui ont raconté une histoire déchirante de sa détention dans le pays.
Ils ont affirmé que montrer des vidéos de personnes qui ne représentent pas des États était contraire au «règlement intérieur», une affirmation qui a été rejetée par les pays européens et le chef du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
De nombreux représentants européens ont quant à eux condamné la situation des droits de l’homme après la publication de multiples rapports faisant état de manifestants et de citoyens détenus, battus et torturés.
Anais Marin, le rapporteur spécial du Conseil sur la situation des droits de l’homme en Biélorussie, a déclaré que plus de 10 000 personnes avaient été abusivement arrêtées pour avoir participé à des manifestations pacifiques. Elle a appelé les autorités à arrêter « l’escalade de la violence ».
La principale candidate de l’opposition, Sviatlana Tikhanouskaya, a appelé la communauté internationale à agir, déclarant qu’il s’agissait « d’une question universelle de dignité humaine ».
Le représentant de la Biélorussie à l’ONU, Yury Ambrazevich, a rejeté les allégations de torture et de détention, déclarant que « les médias de masse et les réseaux sociaux ont fourni une image déséquilibrée de la réalité » et insistant sur le fait que le débat urgent constituait une « ingérence extérieure » dans les affaires biélorusses.
Une représentante d’ONU Femmes a également mis en exergue les informations faisant état de violence contre les femmes et a déclaré que l’ONU était très préoccupée par des centaines de rapports sur la violence contre les femmes et les enfants au Bélarus.
Le représentant de la Russie a qualifié les États d ‘«agressifs» et a déclaré que les pays tentaient de déstabiliser le pays.
Une résolution au Conseil des droits de l’homme
L’Allemagne a présenté une résolution au Conseil des droits de l’homme condamnant la torture et les détentions arbitraires au Bélarus.
De nombreux pays internationaux demandent une enquête indépendante et un dialogue national facilité par l’OSCE.
L’Union européenne a déclaré que les élections en Biélorussie n’étaient ni libres ni équitables et le Parlement européen a récemment voté pour imposer des sanctions à la Biélorussie.
La résolution appelle la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Michelle Bachelet à se pencher sur les violations des droits de l’homme et à faire rapport au conseil.
Cette histoire est mise à jour au fur et à mesure que les événements se déroulent.