Kristin Kreuk dans le drame mystérieux de Fox
Le titre Meurtre dans une petite ville est à la fois parfaitement descriptive et pas du tout descriptive. D’un côté, la nouvelle procédure de Fox est exactement ce que son nom indique. Il s’agit bel et bien d’un homicide – ou vraisemblablement d’un homicidemau pluriel, même si je ne peux pas le dire avec certitude puisque je n’ai reçu que le premier épisode à temps pour écrire cette critique. Et il se déroule en effet dans un petit village, plus précisément un village appelé Gibsons, au large de la côte ouest du Canada.
D’un autre côté, c’est un nom tellement générique qu’il ne dit presque rien. Il n’offre aucune indication sur ce qui distingue ce concept de celui de Hulu, par exemple. Sous le pont ou HBO Véritable détective ou du paon Visage impassiblequi parlent toutes de meurtres dans de petites villes. C’est peut-être parce que, du moins dans la première, la série elle-même ne semble pas totalement sûre.
Meurtre dans une petite ville
L’essentiel
Un début endormi.
Date de diffusion : 20h00 mardi 24 septembre (Fox)
Casting: Rossif Sutherland, Kristin Kreuk, Mya Lowe, Aaron Douglas, Fritzy-Klevans Destine, Savonna Spracklin, Fiona Vroom, Cassandra Sawtell
Créateur: Ian Weir, basé sur les livres de LR Wright
Si quoi que ce soit, la qualité la plus notable de Meurtre dans une petite villecréé par Ian Weir et basé sur les romans de L. R. Wright, est l’ambiance générale illustrée par la pluie perpétuelle du hameau : grise et froide, mais trop douce pour paraître si dure. Une grande partie de l’intrigue se livre à une romance naissante qui peut parfois sembler carrément douillette à la manière de Hallmark.
Karl Alberg (Rossif Sutherland) est un chef de police qui vient de quitter la grande ville pour s’installer à Gibsons, dans l’espoir d’une vie plus calme et plus paisible. Cassandra Lee (Kristin Kreuk) est la bibliothécaire locale, qui n’a jamais eu de chance en amour mais qui se trouve néanmoins intriguée par ce bel inconnu.
Après s’être rencontrés sur les applications, les deux hommes se sont entendus lors d’un déjeuner dans un joli café, d’une promenade tranquille dans des bois verdoyants, d’un goûter improvisé avec un autre voisin, et pendant un certain temps, le chemin vers le bonheur éternel semble simple et facile. Mais Meurtre dans une petite ville est avant tout un mystère, pas une comédie romantique, et donc le flirt passe inévitablement au second plan par rapport à la résolution de crimes lorsque Carlyle Burke (RH Thompson), 85 ans, est retrouvé mort chez lui par George Wilcox (James Cromwell), un retraité grincheux qui a un faible pour Cassandra.
Malgré le mystère promis dès le titre, son exécution est souvent médiocre. Les indices, en particulier les fausses pistes, sont exagérés au point d’en devenir parodiques. Vous n’imaginez pas à quel point cette série s’efforce de vous convaincre qu’un type qui dépose des petites coupures dans un distributeur automatique est intrinsèquement suspect. La solution n’est finalement pas une surprise, ni pour les personnages ni pour le public, et elle est trouvée plus par instinct que par un travail policier intelligent. Le « pourquoi » n’est pas beaucoup plus satisfaisant, car il trouve ses racines dans l’histoire pas très détaillée d’un personnage que nous connaissons à peine avant d’être radié.
Peut-être pour compenser la monotonie de son intrigue, la série tente de visualiser les talents de détective de Karl en faisant tourner la caméra dans la pièce, en faisant du ping-pong entre les points d’intérêt, et en utilisant même des images négatives au flash pour les mettre davantage en valeur. Mais non seulement ces effets sont encore plus ringards qu’ils ne le paraissent, mais ils sont en contradiction avec le personnage même que la série essaie de mettre en avant.
Karl n’est pas un génie excentrique, presque superhéroïque, à la Sherlock Holmes ou à Will Graham de Hannibal. Au contraire, ce qui l’attire, c’est qu’il est un type ordinaire qui est doué pour remarquer les choses. Même s’il n’est peut-être pas très doué pour les expliquer : même après avoir expliqué à un collègue particulièrement stupide (Sid, joué par Aaron Douglas) pourquoi il est si sûr qu’un certain objet a été retiré de la scène du crime, je n’ai pas réussi à comprendre de quoi il parlait.
L’affaire dans son ensemble donne l’impression d’une occasion manquée de construire un monde. Gibsons semble être une communauté soudée composée de locaux colorés avec des histoires entrelacées et probablement quelques sombres secrets partagés, mais seulement parce que c’est ce à quoi nous avons été conditionnés pour nous attendre de toute autre histoire de meurtre dans une petite ville. En pratique, Karl et Cassandra sont les seuls personnages que nous apprenons vraiment à connaître dans ce premier chapitre de 90 minutes (y compris les publicités). Même les personnages secondaires qui deviendront probablement plus importants plus tard – comme Phyllis (Fiona Vroom), la seule amie de Cassandra, ou Yen (Les guêpes jaunes« Mia Lowe), une policière fraîchement transférée de Philadelphie, n’a guère eu l’occasion d’établir plus que son nom.
Au moins, les deux personnages principaux sont – s’ils ne sont pas vraiment agréables à connaître, du moins assez indolores à regarder. Incarné par Sutherland, Karl apparaît comme un personnage réservé mais fondamentalement décent, avec un air de mélancolie légère qui pourrait inspirer une fille (ou un spectateur) à fouiller dans les profondeurs cachées. Et Cassandra semble à la hauteur du défi, en tant que fille d’à côté dont la pétillante nature est tempérée par un pragmatisme revigorant.
Bien que leur alchimie ne brûle pas exactement l’écran, il y a une réflexion dans la façon dont ils sont écrits en tant que couple. Il est si stoïque qu’elle l’appelle de manière enjouée un sphinx ; elle est si directe qu’il la taquine qu’elle est encline à l’auto-sabotage. Ils sont crédibles en tant que deux personnes fermées qui se retrouvent néanmoins attirées l’une par l’autre. Peut-être qu’avec le temps Meurtre dans une petite ville ils pourraient peut-être prendre exemple sur eux et enfin s’ouvrir suffisamment pour nous faire savoir ce qui est censé être si spécial dans cet endroit.