Radio-Canada a informé que quatre ministres supplémentaires ne se représenteraient pas à la prochaine élection fédérale. Justin Trudeau devra encore brasser les cartes de son Cabinet, au moment où son leadership est de plus en plus fragilisé.
Marie-Claude Bibeau (Revenu national), Carla Qualtrough (Sports), Filomena Tassi (Développement économique pour le Sud de l’Ontario) et Dan Vandal (Affaires du Nord) ont fait savoir au premier ministre qu’ils ne seront pas à ses côtés à la prochaine bataille électorale. Ils ont tous été élus lors de l’élection de 2015, il y a neuf ans. Les ministres Bibeau et Qualtrough occupent des postes ministériels depuis le tout début.
D’après le bruit qui court, Marie-Claude Bibeau songerait à se présenter à la mairie de Sherbrooke lors d’élections qui doivent se tenir en novembre 2025.
Avant la politique, Marie-Claude Bibeau a travaillé comme agente de projet à l’Agence canadienne de développement international et comme directrice générale du Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke.
Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld
Selon nos informations, ces quatre élus seront écartés du Conseil des ministres au cours d’un remaniement prévu dans les prochaines semaines. L’équipe du premier ministre n’a toujours pas arrêté de date précise. Certains conseillers estiment qu’il vaudrait mieux attendre le résultat de l’élection américaine du 5 novembre avant de finaliser l’équipe ministérielle, au cas où un réalignement stratégique des portefeuilles serait nécessaire.
De nouveaux visages au Cabinet, selon nos sources
Cela porte à six le nombre de ministres qui ont choisi de ne pas se représenter depuis le début de l’été, après la perte de grosses points proches du premier ministre : Seamus O’Regan et Pablo Rodriguez.
Pablo Rodriguez s’est lancé cet automne dans la course à la chefferie du Parti libéral du Québec, qui se tiendra en 2025.
Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld
Selon le décompte réalisé par Radio-Canada à ce jour, 24 élus du caucus libéral n’ont pas l’intention de briguer de nouveau mandat. C’est sans compter les sept députés qui ont démissionné de leurs fonctions depuis la dernière élection, dont les ministres Marc Garneau, David Lametti et Carolyn Bennett.
Un remaniement majeur à l’été 2023 devait servir à donner un nouvel élan au gouvernement et à remplacer les ministres proches de la retraite. Depuis, le premier ministre a été incapable de remonter la pente face aux conservateurs de Pierre Poilievre dans les sondages. Cette nouvelle vague de départs risque de nourrir la perception d’un gouvernement en déroute.
Une fronde s’organise
La nouvelle de ces départs survient au moment où le premier ministre traverse une période de turbulences avec son caucus. Un groupe s’organise pour tenter de le pousser vers la sortie en faisant circuler un document pour réclamer son départ. Au moins une vingtaine d’élus l’auraient signé. L’intention des contestataires est de défier le premier ministre au moment de la rencontre du caucus prévue la semaine prochaine à Ottawa.
Des élus libéraux n’hésitent pas à demander son départ publiquement, comme Sean Casey, qui affirme avoir écouté l’humeur de ses électeurs de Charlottetown. Le message que je reçois très clairement et de plus en plus fortement, c’est qu’il est temps qu’il parte, et je suis d’accord
at-il expliqué en entrevue à l’émission Pouvoir et politique de CBC, mardi dernier.
M. Casey n’a pas souhaité appuyer une candidature particulière pour remplacer Justin Trudeau.
Photo : La Presse canadienne / Andrew Vaughan
Appelée à réagir à la fronde d’un groupe de députés, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a réitéré son appui à Justin Trudeau. C’est lui le premier ministre. Il y a des conversations dans le caucus […]. C’est lui qui va prendre sa décision. Un point c’est tout
at-elle expliqué en entrevue à l’émission En direct avec Patrice Roy mercredi.
Il ya peut-être des députés qui regardent davantage dans le rétroviseur qu’en avant
a déclaré le nouveau lieutenant québécois de Justin Trudeau, Jean-Yves Duclos, en point de presse mercredi. Je réaffirme ma confiance et ma reconnaissance dans le leadership de M. Trudeau
at-il poursuivi.
Le député Joël Lightbound, de la circonscription de Louis-Hébert, dans la région de Québec, s’est dit mal à l’aise quant au caractère secret de la démarche amoureuse par certains de ses collègues qui souhaitent montrer la porte au premier ministre. Je suis quelqu’un de loyal. Si j’ai quelque chose à dire, je ne le ferai pas à visage couvert, je vais le faire à visage découvert. C’est ce qui m’embête dans cette démarche
at-il expliqué aux journalistes mercredi.