L’interdiction du Canada pour les acheteurs de maisons étrangers est maintenant en vigueur, interdisant aux entreprises commerciales et aux particuliers à l’extérieur du Canada d’acheter des propriétés résidentielles dans le pays. Adoptée par le Parlement en juin de l’année dernière, l’interdiction a officiellement commencé le 1er janvier et restera en place pendant deux ans.
Les niveaux élevés de demande de logements tout au long de la pandémie de COVID-19 ont fait monter en flèche les prix moyens des maisons, atteignant un sommet national de 816 720 $ en février 2022. La concurrence au sein des marchés canadiens de l’habitation a également atteint de nouveaux niveaux, les propriétés recevant souvent plusieurs offres et les acheteurs soumettant des contrats d’achat. avec peu de termes et conditions, les amenant à assumer plus de risques.
Bien que le prix moyen des maisons au Canada ait chuté depuis, l’abordabilité du logement demeure une préoccupation pour de nombreux Canadiens. Une partie de cette anxiété est alimentée par la hausse des taux d’intérêt. Ceux qui ont des hypothèques à taux variable paient déjà des centaines de dollars de plus par mois, par rapport au début de l’année dernière. Ceux qui ont des hypothèques à taux fixe, qui n’ont pas encore renouvelé, disent également qu’ils sont « terrifiés » par la hausse des taux d’intérêt.
Alors que l’interdiction des acheteurs de maison étrangers entre en vigueur au Canada, voici ce que vous devez savoir sur la réglementation.
QUELLES PROPRIETES SONT INCLUSES DANS L’INTERDICTION ?
Selon la Loi sur l’interdiction d’achat de propriétés résidentielles par des non-Canadiens, une propriété résidentielle comprend des maisons individuelles ou des bâtiments similaires, ainsi que des maisons jumelées, des maisons en rangée, des unités résidentielles en copropriété et d’autres locaux similaires.
La législation s’applique aux propriétés résidentielles situées dans une région métropolitaine de recensement ou une agglomération de recensement, précise la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Une région métropolitaine de recensement a une population totale d’au moins 100 000 personnes, dont au moins 50 000 vivent dans son noyau, tandis qu’une agglomération de recensement a un noyau de population d’au moins 10 000 personnes. Le règlement s’applique également aux terrains vacants qui n’ont pas d’habitations habitables mais qui sont zonés à des fins résidentielles ou mixtes.
Les maisons dans les municipalités dont le noyau est de moins de 10 000 habitants ne sont pas visées par l’interdiction, pas plus que les propriétés récréatives telles que les chalets et les maisons au bord du lac. De plus, la loi n’interdit pas explicitement l’achat de grands immeubles à logements multiples.
POURQUOI L’INTERDICTION EST-ELLE EN VIGUEUR ?
Selon la SCHL, la législation vise à «rendre les maisons plus abordables» pour les personnes vivant au Canada en sévissant contre les investissements étrangers.
« Les maisons ne devraient pas être des marchandises », a déclaré le ministre du Logement, Ahmed Hussen, dans un communiqué de presse publié le 21 décembre. « Les maisons sont destinées à être habitées, un endroit où les familles peuvent s’enraciner, créer des souvenirs et construire une vie ensemble. »
L’abordabilité du logement continue d’être un défi au Canada. Bien que le prix moyen des maisons ait chuté au cours des derniers mois, une évaluation publiée par le Bureau du directeur parlementaire du budget en septembre montre que le coût moyen d’une maison est de 67 % supérieur à ce que le ménage canadien moyen peut se permettre.
Un rapport distinct publié par Re/Max en septembre signale également une crise de l’offre de logements dans les principales régions métropolitaines canadiennes. En limitant l’activité des investisseurs étrangers dans les propriétés résidentielles, les observateurs du marché s’attendent à ce que l’interdiction crée de nouvelles opportunités d’achat pour les Canadiens en ouvrant l’offre.
Malgré cela, les statistiques de la SCHL publiées en 2017 montrent que les acheteurs étrangers possédaient un faible pourcentage de propriétés résidentielles dans différentes villes canadiennes. De plus, les experts immobiliers ont offert des réactions mitigées à la réglementation en ce qui concerne l’impact qu’elle aura sur le marché canadien de l’habitation.
QUI EST EXEMPTÉ DE L’INTERDICTION ?
Bien que la législation vise les non-Canadiens, il y a quelques exceptions. Les personnes au Canada titulaires d’un permis de travail temporaire sont toujours autorisées à acheter des propriétés résidentielles, tout comme les demandeurs d’asile et les étudiants internationaux qui répondent à certains critères.
L’interdiction ne s’applique pas aux citoyens canadiens ou aux résidents permanents, ni aux non-Canadiens qui cherchent à louer une propriété résidentielle au Canada.
Les non-Canadiens dont l’époux ou le conjoint de fait est un citoyen canadien, un résident permanent, une personne inscrite en vertu de la Loi sur les Indiens ou un réfugié sont également exemptés de l’interdiction.
QU’ARRIVE-T-IL À CEUX QUI ENFRONTENT LES RÈGLES ?
Les non-Canadiens qui enfreignent l’interdiction peuvent être condamnés à une amende pouvant aller jusqu’à 10 000 $ et peuvent être tenus de vendre la propriété qu’ils ont achetée. Ceux qui aident sciemment un non-Canadien à effectuer son achat peuvent également être condamnés à une amende.
Avec des fichiers de La Presse Canadienne