In Memoriam : Yan Morvan (1954-2024)
La rumeur a commencé samedi matin : Yan Morvan est mort.
Son origine était obscure : un Hell’s Angel l’aurait annoncé à un ami de Yan hospitalisé et peu lucide.
Je refusais d’y croire. J’avais tort : Yan était mort.
C’était un personnage redoutable, un incroyable provocateur, un esthète érudit et surtout un photographe rare et passionné. Un ami aussi, depuis 45 ans, depuis le jour où il s’est initié à PHOTO.
Je l’ai publié le mois suivant et il a fait ses débuts chez Match.
Pendant plusieurs années, Yan a publié son journal d’images d’Arles dans PHOTO, rendez-vous que nous avons réédité pour l’Œil de la Photographie pour Perpignan et Paris Photo.
Tout le monde a adoré se faire prendre en photo par lui.
Il a abordé tous les domaines de la photographie.
Il était obsédé par les images. Il aimait être publié et parfois, quand ce n’était pas le cas, il auto-publiait son travail dans un livre ou un magazine qu’il créait pour l’occasion.
Tous les sujets l’attiraient, surtout les plus dangereux et les plus louches, qui le conduisaient parfois au bord de la catastrophe.
Son plus grand exploit : les lieux des grandes batailles de l’histoire à travers le monde.
Il lui a fallu 10 ans pour le terminer et le livre publié par Vera Hoffmann est un chef-d’œuvre.
Il y a un mois, nous évoquions le retour de Paris Photo au Grand Palais et la reprise de son journal d’images.
Beaucoup d’amour Yan.
Jean-Jacques Naudet